Pour Eric Zemmour, Valérie Pécresse fait campagne pour devenir ministre d’Emmanuel Macron, et elle appellera à voter pour lui au deuxième tour. Pour Jean-Luc Mélenchon, Valérie Pécresse incarne elle aussi l’extrême droite, au même titre que Marine le Pen et l’ancien journaliste du Figaro.
Les pronostics pour la présidentielle sont donc lancés. Eric Zemmour face à Emmanuel Macron ou Marine Le Pen ? Jean-Luc Mélenchon au second tour ?
Et si on retrouvait Valérie Pécresse contre l’actuel chef d’État ? La présidente de la région Île-de-France risque alors de se faire attaquer par ses adversaires politiques, notamment à gauche, sur certains sujets liés au président de la République. Voici alors un petit détail sur son conjoint, qui pourrait bouleverser la campagne de 2022, qui s’annonce très compliquée pour Emmanuel Macron.
Commençons par « l’affaire Alstom »
Alstom était une entreprise française qui a connu des remous dans les années 2004. L’État est alors intervenu pour « sauver » l’entreprise, en injectant plusieurs millions. Alstom repartira économiquement et continuera de produire des pièces stratégiques pour l’autonomie de la France, notamment des turbines pour les centrales nucléaires civiles et pour son activité militaire.
Le géant français Alstom, poussé à la vente ?
Nous sommes en 2014. L’entreprise Alstom fonctionne à merveille, un fleuron français comme on dit, avec plus de 50 milliards de contrats en cours. Jusqu’au jour où les Américains s’en mêlent. Le Department of Justice, qui dépend de la Maison-Blanche et qui est considéré comme une arme économique pour « tuer » les entreprises, accuse Alstom de falsifier ses comptes et de verser des pots-de-vin dans le monde entier.
On pousse alors le DG Patrick Kron à vendre Alstom au géant américain General Electric, pour plus de 12 milliards d’euros, afin qu’Alstom ne dépose pas le bilan. Pour « forcer » Patrick Kron à vendre, la justice américaine ira jusqu’à emprisonner son plus proche collaborateur, Frédéric Pierucci. Il fera 25 mois de prison dans des conditions très difficiles. Patrick Kron se résout à passer la main, mais repartira avec une prime de 4 millions d’euros et une retraite chapeau de 10 millions d’euros, qu’il jugera « justifiée » malgré le scandale que cela provoque dans les médias.
Mais la branche Energie d’Alstom est considérée comme « stratégique » pour la France, car elle produit les turbines des centrales nucléaires et des composants militaires. La vente doit être obligatoirement validée par l’État. L’autorisation sera accordée par le ministre de l’Économie alors en place, Emmanuel Macron. Une vente qu’Emmanuel Macron n’assumera pas toujours, notamment durant le débat du deuxième tour, face à Marine Le Pen.
Durant ce fameux débat, Emmanuel Macron profitera des erreurs de la candidate du Front national, confondant les dossiers Alstom et SFR, en direct devant des millions de téléspectateurs. C’est d’ailleurs à ce moment précis de la soirée que Marine Le Pen perd pied et que l’ancien ministre de l’Économie prend le dessus : « si vous voulez rentrer dans les détails du dossier, vous ne tiendrez pas longtemps, car vous les confondez les uns avec les autres. SFR font des téléphones« , lancera Emmanuel Macron sur un ton narquois à Marine Le Pen. La candidate avait pourtant toutes les cartes en main pour « piéger » Emmanuel Macron sur ce dossier.
La Banque Rothschild sur le coup
Le rachat d’une partie d’Alstom par General Electric se passe en plusieurs temps. Après qu’Emmanuel Macron accepte la vente d’Alstom dans des conditions scabreuses, contre l’avis d’Arnaud Montebourg, la machine est lancée. Alstom dépensera près de 600 millions d’euros dans la sphère parisienne dans des cabinets de conseils, cabinets d’avocats et boîtes de communication. On retrouve alors plusieurs personnes impliquées dans ce rachat. Dans la catégorie « banque d’affaires », un premier nom ressort, Grégoire Chertok.
En 2000, Grégoire Chertok est nommé associé-gérant à la banque Rothschild à seulement 33 ans. Un record, battu d’ailleurs par Emmanuel Macron quelques années plus tard, nommé à ce même poste prestigieux à 32 ans. Emmanuel Macron n’ayant pas spécialement de grandes compétences dans le monde des affaires, les plus suspicieux diront que cette promotion avait pour objectif de faire comprendre à Grégoire Chertok qu’Emmanuel Macron était bien « au-dessus » de lui.
Revenons à 2014, c’est donc Grégoire Chertok qui négociera le rachat d’Alstom par l’Américain General Electric. Si Alstom dépensera près de 100 millions en frais bancaires dans cette affaire, cette transaction fera gagner 12 millions d’euros à la Banque Rothschild.
Vente d’Alstom : General Electrique licencie tous les cadres d’Alstom sauf… Jérôme Pécresse
Jérôme Pécresse est marié à Valérie Pécresse depuis 1994. Après de brillantes études en ingénierie, il est nommé en 2011 vice-président exécutif d’Alstom. Lorsque Alstom est racheté par General Electric, le géant américain fait un grand ménage. En 2016, la branche coupe dans les effectifs et « Alstom Renewable Power » devient « General Electric Energy« . Tous les cadres d’Alstom sont remerciés durant le rachat, sauf un seul : Jérôme Pécresse.
Quelques mois plus tard, il prendra la décision de licencier près de 500 employés, dans la région ou sa compagne, Valérie Pécresse, s’est fait élire pour « lutter contre le chômage. » Suite à cette décision de 500 licenciements dans la région Île-de-France, Emmanuel Macron déclarera que « la réorganisation concerne marginalement la France.«
Grégoire Chertok, proche de Valérie Pécresse ?
Grégoire Chertok a été à la manœuvre du rachat d’Alstom par General Electric, via la Banque Rothschild. Lorsqu’on regarde de plus prés le CV du banquier d’affaire, spécialisé dans les fusions-acquisitions, on remarque qu’il est intimement lié à la branche politique des LR. Il sera membre du Conseil d’analyse économique auprès de François Fillon, l’année où le Premier ministre nomme Valérie Pécresse ministre de l’Enseignement Supérieur. Présenté comme ami intime de Jean-François Copé, Grégoire Chertok est depuis 2010 conseiller régional d’Île-de-France, présidé par Valérie Pécresse. Elle était par ailleurs devenue conseillère régionale d’Île-de-France en 2004, sur la liste de Jean-François Copé.
Le banquier d’affaire navigue entre les sphères politiques et financières. Il est membre du club d’influence Le Siècle, tout comme François Fillon, Jacques Attali, François Hollande, Emmanuel Macron ou encore le conseiller de Patrick Kron d’Alstom, Philippe Jaffré.
Bref, vous n’avez rien compris et vous vous êtes perdu avec tous ces noms ? Nous avons fait une illustration pour vous :
Lire aussi :
– Macron le banquier de Pfizer ? Cet étrange résultat sur Google.
– Eric Zemmour : son programme politique pour la présidentielle de 2022
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La vente d’Alstom déclenche une commission d’enquête : « le pacte de corruption »
La vente d’une grande partie d’Alstom à l’américain General Electric a fait un véritable scandale en France et une commission d’enquête parlementaire sera formée pour analyser les décisions prises par l’État dans les dernières fusions-acquisitions, notamment celle d’Alstom. Le président de la commission est le député de l’Eure-et-Loir, Olivier Marleix.
Il note alors que cette vente d’Alstom aurait pu financer la campagne présidentielle d’Emmanuel Macron en 2017. Il indique dans son rapport qu’il est intrigant de « retrouver dans la liste des donateurs d’En Marche des personnes qui étaient intéressés, directement ou indirectement, à la vente d’Alstom. » Olivier Marleix lâche alors ce terme, il parle d’un possible « pacte de corruption » ou d’une « prise illégale d’intérêt« .
Le député fait remarquer que ce sont les mêmes personnes – à savoir Alexis Kohler et Julien Denormandie – qui ont été à la fois en charge des dossiers des fusions-acquisitions (dont Alstom) et du financement de la campagne d’Emmanuel Macron. Alexis Kohler qui, par ailleurs, a reçu une plainte venant de Anticor, l’association de lutte anticorruption, pour « prise illégale d’intérêts » et « trafic d’influence », pour ses liens familiaux avec l’armateur MSC.
Vous pouvez retrouver le compte rendu de la commission d’enquête, ainsi que l’échange entre Olivier Marleix et les cadres de la Banque Rothschild, dont Grégoire Chertok, via ce lien.
Une histoire longue et périlleuse, digne d’un film qui n’est pas encore fini. Pourquoi Jérôme Pécresse est le seul cadre d’Alstom à être resté chez General Electric ? Pourquoi Jérôme Pécresse est devenu PDG de la nouvelle entité GE Renewable Energy depuis la vente d’Alstom Energy ? A-t-il profité des connaissances de sa compagne Valérie Pécresse à la banque Rothschild, qui a négocié le rachat ? Est-il resté pour ses compétences et son expérience au sein de l’entreprise ? Y a t-il une suite au rapport du député Olivier Marleix ? Pour en savoir plus sur ce « pacte de corruption », voici l’interview d’Olivier Marleix pour le média Livre Noir. Pour les autres questions, elles resteront en suspens, tant qu’elles ne seront pas abordées clairement par les médias.
Fabien, 34 ans, né en Lorraine. Diplômé d’un Master Politiques Publiques à Sciences-Po. Traite l’actualité sociale au sens large. Je ne rate aucun débat politique depuis 2002.
Bonjour
Sauf erreur de lecture, c’est Alstom et non Alston et ce, dans de multiples phrases
Bien à vous
S
C’est juste ça le résultat de votre lecture
Vos ête sacrément limité mon pauvre « Anonyme » (toujours l’anonymat evidement c’est si pratique)
Bien ç vous
Z
article tres interessant, qui prouve encore une fois (si on en avait besoin) que Pecresse est la suite logique de Macron dans une France qui se perd et qui se dégrade. Pecresse au pouvoir ? je quitte la france, il n y aura plus rien à faire pour ce pays
Dans le graphique ce sont 800 licenciements en IDF. Dans le texte 500. Faits & documents ont-ils fait un article là-dessus ? Merci pour votre article. Faites-nous en plein comme ça !
Bonjour,
Merci pour votre message.
Le chiffre correct est bien 500 licenciements, (800 prévus à l’origine, d’où notre erreur.) Quelques médias ont traité le sujet du « pacte de corruption » dans sa globalité, mais nous sommes les seuls à « zoomer » sur Valérie Pécresse dans cette « affaire ».
L’équipe Freelance Infos
Bonjour, pour en savoir plus sur l’affaire Alstom, vous pouvez regarder sur la chaîne internet Thinkerview Frédéric Pierucci :Alstom, la France vendue à la découpe, c’est édifiant !
en FRANCE il en faut plus voter pour ces anciens politicards qui ont participés de prés ou de loin a des gouvernements qui sont planqués des responsabilités d’état . ils ont tous plus ou moins une casserole au cul , et qui vont continuer a faire des promesses de gascon .cela fait 60 ans que cela dure .