L’économiste Charles Gave jouit d’une forte popularité dans le milieu de la droite réactionnaire depuis plusieurs mois. Invité régulièrement sur Sud-Radio au micro d’André Bercoff, partagé massivement sur les réseaux sociaux et cumulant des millions de vues sur Youtube… mais qui est cet économiste qui parle de la dette, de l’inflation, de la guerre en Ukraine et de la crise économique actuelle avec autant d’auditeurs attentifs à ses analyses ?
Qui est Charles Gave ?
Charles Gave est né en 1943 en Syrie, il a aujourd’hui 80 ans. Son père a été résistant pendant la Seconde Guerre mondiale et il a été condamné à mort par le régime de Vichy. Charles Gave fera une partie de ses études en France, en obtenant un DESS d’économie. Il partira ensuite aux États-Unis pour obtenir un master business administration de Finance.
Charles Gave deviendra et restera analyste financier tout au long de sa carrière. Il commencera par travailler à la Banque de Suez, renommée Engie aujourd’hui. Il montera sa propre entreprise de conseil en investissement “Cegogest” et il sera un pionnier dans ce domaine. En 1981, pour l’élection de Francois Mitterand, il déménage à Londres, n’acceptant pas de vivre dans un pays trop à gauche avec des dirigeants communistes.
La fortune de Charles Gaves
En Angleterre, il fonde une nouvelle entreprise nommée Cursitor-Eaton Asset Management et la revendra plus tard plusieurs millions d’euros. Son entreprise gérait des fonds estimés à 10 milliards de dollars. Il fondera à Hong-Kong avec son fils l’entreprise Gavekal, qui va gérer en portefeuille plus de 3,5 milliards de dollars en bourse. Selon le journal Libération, Charles Gave aurait mis sa fortune dans des paradis fiscaux. Il créera jusqu’à maintenant plusieurs entreprises de conseil en investissement, avec beaucoup de succès. La fortune de Charles Gave n’est pas réellement connue du grand public, mais l’homme d’affaire serait très certainement multimillionnaire, avec environ 10 millions d’euros en portefeuille. Il est désormais réputé pour ses connaissances pointues sur l’économie. Il entretiendra des liens forts avec par exemple Milton Friedman, un des plus grands économiste du 20e siècle et accessoirement prix Nobel d’économie.
L’économiste, de retour en France pour la politique
L’économiste et conseiller financier ne se contente pas de gagner de l’argent à travers ses analyses économiques et ses placements boursiers. Resté à Londres durant des années, il revient en France en 2015 et se lancera indirectement en politique. Son engagement sera toujours synonyme de soutien financier, toujours dans son bord politique, pour une droite souverainiste, libérale et nationaliste.
Fervent combattant du communisme, du socialisme et de toute idée de gauche progressiste, Charles Gave est catégorisé comme un libéral-conservateur. L’économiste a clairement une position ultra-libérale de l’économie. Mais pour les sujets sociétaux, il reste un conservateur pur et dur. Il créera des instituts et un think-thank indépendant, l’Institut des Libertés pour convertir des jeunes à sa pensée, à la fois identitaire et libérale. Son objectif sera de former des étudiants et des jeunes actifs pour qu’ils deviennent “les futurs cadres de la droite dure”. Sa fille, Emmanuelle Gave, rentre alors en jeu et dirigera les institutions créées par son père.
De Dupont-Aignan à Zemmour
L’économiste n’aura pas envie de se mouiller directement dans le monde politique. Charles Gave va préférer soutenir des candidats proches de sa pensée idéologique, plutôt que de se soumettre aux votes des citoyens. Il jettera d’abord son dévolu sur Nicolas Dupont-Aignan, président de son parti Debout la France. Il conseillera l’énarque avec Patrick Buisson, autre figure de la droite souverainiste. Charles Gave sera présenté comme “un soutien controversé” durant les élections européennes de 2019. Il sera accompagné de sa fille, elle aussi militante pour Nicolas Dupont-Aignan. Épinglée par l’émission Quotidien sur TMC, divulguant des tweets racistes, Emmanuelle Gave sera très vivement critiquée par les médias. Elle sera finalement écartée du parti Debout la France pour ces tweets racistes. “Cela a été difficile pour moi cette décision”, déclarera Nicolas Dupont-Aignan. Une décision difficile à prendre, certainement pour un point de vue financier. En effet, selon plusieurs journaux, Nicolas Dupont-Aignan devait recevoir une aide de deux millions d’euros pour cette campagne politique.

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Charles Gave et Eric Zemmour : la droite décomplexée
En aout 2021, Éric Zemmour fait une tournée en France pour vendre son dernier livre, “La France n’a pas dit son dernier mot”. C’est à ce moment là que Charles Gave s’intéresse de près à la probable candidature du journaliste du Figaro. Le clan souverainiste, de Philipe de Villiers à Charles Gave en passant par Patrick Buisson, voit dans la candidature d’Eric Zemmour l’opportunité “d’unir les droites”, de l’UMP au RN. Charles Gave voudra alors accompagné et soutenir financièrement la campagne d’Eric Zemmour. Les règles de donation étant très strictes, Charles Gave n’apportera pas son aide financière. D’accord avec lui sur la théorie du “grand remplacement”, ils seront en désaccords sur la sortie de l’Europe. Il se mettra d’ailleurs en retrait et ne soutiendra plus directement le candidat de Reconquête. Sa fille, Emmanuelle Gave, tentera de suivre le mouvement d’Éric Zemmour, mais se serait disputée avec certains militants. Proches idéologiquement, Charles Gave et Éric Zemmour en resteront là.
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Charles Gave : Nouvelle icône de la droite libérale ?
Financier de la droite libérale dure et souverainiste ? Icône d’une extrême droite décomplexée ou conseiller de l’ombre ? Charles Gave jouit d’une réputation d’expert sur les questions économiques. Il aurait soufflé à l’oreille d’Éric Zemmour, en début de campagne, d’aborder le thème du pouvoir d’achat. L’ancien chroniqueur de CNEWS va préférer marteler son discours sur l’immigration et “le grand remplacement”. Mais Éric Zemmour le suivra par la force des choses, après la guerre en Ukraine. Le pouvoir d’achat reviendra la thématique forte de la fin de campagne présidentielle 2022.
Désormais, les conférences et les interviews de Charles Gave sont massivement partagées sur tous les réseaux. Méfiant sur l’actualité de la guerre en Ukraine, très critique sur la gestion économique de la Banque Centrale Européenne, virulent envers Emmanuel Macron. Euro-sceptique et pro Frexit, Charles Gave joue surtout le rôle d’influenceur économique. Ses connaissances en la matière, mais aussi sa fortune personnelle, lui confèrent un statut particulier sur le web, avec une certaine crédibilité. Sur sa chaîne Youtube Institut des Libertés, il n’a rien a envier aux meilleurs youtubeur qui font des millions de vues. Sur le thème économique, Charles Gave est quasiment le numéro 1 devant les investisseurs en herbe et les pros des cryptomonnaies. Inflation, prix du baril de pétrole, crise de l’énergie, chute du Rouble, problème de la dette… Tous les sujets sont abordés, avec beaucoup de pessimisme, de manière générale, pour la France et l’Europe. Voici sa dernière vidéo, qui rencontre un franc succès, au sujet de la crise économique actuelle :
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Economiste, avocat, chercheur… ils font parler d’eux
Loin des consensuels analystes que l’on retrouve dans les émissions de télévision, de nombreux “influenceurs politique” borderlines se sont appropriés les canaux de communications digitaux ces dernières années. Avec la présidentielle de 2022, on peut même constater que les idées politiques de droite ou de gauche “extrême” ont le vent en poupe. restera t-il plus que l’extreme droite, l’extreme gauche et le centre ? Loin des médias mainstreams, tout un écosystème de penseurs, d’analystes et de chroniqueurs du web se met en place sur TikTok, Facebook, Instagram, mais aussi sur VKontakte, le réseau social Russe. On retrouve alors des conférences et des interviews de ces nombreux “dissidents du web”, qui ont que très rarement accès aux plateaux TV. On pense par exemple à Fabrice Divizio, connu pour ses prises de position anti pass-vaccinal. Mais également Idriss Aberkane pour son euro-scepticisme ou encore Juan Branco à gauche, très critique envers les sphères de pouvoir politique et médiatiques.
Dans cet écosystème de débateurs et d’essayistes marginalisés, on découvre autant des personnalités de gauche et de droite, jugées extrêmes dans les deux courants. La nouvelle gauche sociale et la nouvelle droite conservatrice se recomposent sur le web ?

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C juste un mec d extrême droite millionnaire. Ces analyses valent rien, juste profetiser la fin du monde et le chaos monétaire..