Sébastien Delogu a trébuché sur ses mots et s’est embrouillé dans les chiffres, notamment en évoquant la fraude fiscale. Cette scène, largement partagée sur les réseaux sociaux, a déclenché une vague de moqueries de la part de certains internautes et responsables politiques.
Sébastien Delogu : un problème de lecture à la commission des finances
Sébastien Delogu a-t-il un problème de lecture ? Lors de son intervention, Sébastien Delogu s’est attaqué à la politique économique menée par le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire. Le député LFI a critiqué cette politique qu’il accuse de favoriser les plus riches en réduisant leurs impôts.
Sébastien Delogu a notamment évoqué un déficit de 70 milliards d’euros qu’il attribue directement à ces réductions fiscales. Mais ce sont ses approximations et erreurs de lecture qui ont retenu l’attention.
En comparant la fraude fiscale à la fraude aux aides sociales, Sébastien Delogu a affirmé, à tort, que la première était 600 fois plus élevée que la seconde. En réalité, les chiffres indiquent que la fraude fiscale est 77 fois plus importante.
Ce faux pas a immédiatement attiré l’attention des réseaux sociaux. La vidéo de son intervention, où l’on voit l’élu avoir des problèmes de lecture et peiner à lire ses notes, a rapidement circulé, donnant lieu à de nombreux commentaires.
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L’ironie d’Aurélien Véron et les moqueries des internautes
Parmi ceux qui ont réagi à cette intervention, on trouve Aurélien Véron, Conseiller de Paris, qui n’a pas manqué d’ironie pour se moquer de Sébastien Delogu sur Twitter : « L’École de la Seconde Chance ouvre une antenne à l’Assemblée nationale ».
Ce sarcasme qui fait allusion au parcours non académique de Sébastien Delogu, a été largement relayé par d’autres internautes. Certains sont allés plus loin en suggérant que le député devrait retourner sur les bancs de l’école primaire pour améliorer sa maîtrise des chiffres.
La critique d’Aurélien Véron s’inscrit-il dans une tendance de mépris à l’égard des élus issus de milieux modestes, comme l’a souligné Sébastien Delogu lui-même ? Ancien chauffeur de taxi, vendeur, serveur et agent de sécurité, il n’a pas suivi le parcours académique classique que l’on retrouve chez de nombreux députés.
Pour autant, il a su se faire une place à l’Assemblée nationale, notamment grâce à son engagement contre l’ubérisation des taxis en 2016, qui l’a fait connaître du grand public.
La gauche dénonce un « mépris de classe »
Face à ce déferlement de critiques, plusieurs députés de gauche ont pris la défense de Sébastien Delogu. Philippe Brun, député socialiste, a exprimé son indignation en dénonçant ce qu’il considère comme un mépris de classe. Selon lui, ces attaques contre Sébastien Delogu visent son parcours de vie et non son travail parlementaire.
Philippe Brun n’a pas hésité à rappeler que l’ancien chauffeur de taxi est, à ses yeux, « plus utile que certains députés éduqués », en référence à ceux issus des grandes écoles qui dominent souvent la scène politique.
Laurence Rossignol, sénatrice socialiste, a également apporté son soutien à Delogu. Selon elle, l’Assemblée nationale ne doit pas être réservée aux élites ni aux « premiers de la classe ».
Elle rappelle que la République française repose sur des valeurs d’égalité et d’ouverture, et que chacun, peu importe son parcours, a sa place dans les institutions. Pour Laurence Rossignol, les moqueries à l’encontre de Sébastien Delogu ne sont rien de moins qu’une attaque contre ces principes fondamentaux.
Cet incident a ravivé un débat plus large sur l’élitisme en politique. Depuis des décennies, l’Assemblée nationale et le Sénat sont souvent perçus comme des institutions dominées par les élites, notamment celles issues de l’École nationale d’administration (ENA) ou de Sciences Po.
Ces grandes écoles, qui forment une grande partie de l’élite politique et administrative française, sont souvent critiquées pour leur tendance à reproduire les mêmes profils tout en excluant des voix issues de milieux plus populaires.
L’intervention de Sébastien Delogu et les critiques qui ont suivi posent la question de la diversité des parcours au sein de la représentation politique.
De nombreux élus de gauche ont profité de cette polémique pour rappeler que l’Assemblée nationale devrait être un reflet de la société en incluant toutes les classes sociales, et pas seulement les plus favorisées.
Pour eux, le fait que des députés comme Sébastien Delogu, avec un parcours de vie différent, puissent siéger est une preuve que la démocratie fonctionne.
Une affaire symptomatique des tensions sociales
Au-delà des simples moqueries autour des problèmes de lecture de Sébastien Delogu, sommes nous en face d’une crise plus profonde ? L’épisode démontre une fracture entre les classes populaires et les élites politiques.
Le mépris dont Sébastien Delogu a été victime, selon ses soutiens, est représentatif d’un sentiment plus large de déconnexion entre les représentants politiques et les citoyens ordinaires. Ce fossé, déjà bien documenté lors des récentes élections, est accentué par des incidents comme celui-ci.
Les électeurs de Sébastien Delogu, qui l’ont réélu avec plus de 60 % des voix au premier tour, se sont également exprimés sur les réseaux sociaux, et dénoncent le « mépris bourgeois » dont leur député est la cible.
Pour eux, cette affaire montre l’entre-soi des élites intellectuelles et politiques, et renforce l’idée que ceux qui ne suivent pas le parcours classique sont systématiquement marginalisés ou ridiculisés.
Les erreurs de lecture Delogu face à l’enjeu de la fraude fiscale
Si les erreurs de Sébastien Delogu lors de son intervention ont attiré l’attention, elles n’en sont pas moins révélatrices d’un sujet important pour le débat public : la fraude fiscale.
Le député, bien qu’il ait commis une approximation en affirmant que la fraude fiscale est 600 fois supérieure à la fraude aux aides sociales, a pointé du doigt une réalité préoccupante. La fraude fiscale en France représente effectivement des sommes colossales et reste un problème récurrent.
Les chiffres officiels indiquent que la fraude fiscale est environ 77 fois plus importante que la fraude aux aides sociales.
Cette différence est souvent mise en avant par les élus de gauche pour dénoncer l’inégalité de traitement entre les fraudeurs fiscaux, souvent issus des classes favorisées, et ceux accusés de fraude sociale, généralement plus modestes.
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Un incident qui relance le débat sur l’accès aux fonctions politiques
L’incident Sébastien Delogu est loin d’être anodin. Il rappelle que la politique ne devrait pas être un terrain réservé à une certaine élite, mais bien un espace où toutes les voix peuvent se faire entendre. Ce débat sur l’accès aux fonctions politiques, relancé par cette affaire, est important dans une société démocratique.
Sébastien Delogu, malgré les critiques, incarne un modèle différent d’homme politique. Issu d’un milieu modeste, il a su, par son engagement et son travail, gagner la confiance de ses électeurs.
Les soutiens qu’il a reçus de ses collègues de gauche montrent que pour une partie de la classe politique, la diversité des parcours est une richesse à défendre.
Le débat est donc loin d’être clos, et la question de l’élitisme en politique continuera sans doute de faire couler beaucoup d’encre.
Fabien, 34 ans, né en Lorraine. Diplômé d’un Master Politiques Publiques à Sciences-Po. Traite l’actualité sociale au sens large. Je ne rate aucun débat politique depuis 2002.
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