Karim Khan affirme qu’un « haut dirigeant » lui aurait dit que la CPI « est faite pour l’Afrique et pour des voyous comme Poutine ». Le 20 mai, lors d’une interview exclusive avec Christiane Amanpour de CNN, Karim Khan, le procureur de la Cour pénale internationale (CPI), a fait cette déclaration. Il a également dévoilé être l’objet de diverses menaces suite de l’émission de mandats d’arrêt contre des dirigeants du Hamas et le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou,
Karim Khan : la CPI « est faite pour l’Afrique (…) Poutine »
Hier, Lundi 20 mai, Karim Khan révélait qu’un « haut dirigeant » lui aurait dit que la CPI « est faite pour l’Afrique et pour des voyous comme Poutine ». Cette révélation faite au micro de Christiane Amanpour de CNN a très vite créé une vague de commentaires sur les réseaux sociaux.
Le procureur est l’objet de nombreuses menaces depuis qu’il a demandé des mandats d’arrêt contre trois dirigeants du Hamas, mais aussi contre Benyamin Netanyahou. Cette décision audacieuse a rapidement suscité des réactions virulentes.
Aux États-Unis par exemple, les conservateurs républicains ont dénoncé ce mandat, le qualifiant de scandaleux. Antony Blinken, chef de la diplomatie américaine, a averti que cette initiative pourrait mettre fin aux pourparlers en cours pour un cessez-le-feu dans la bande de Gaza.
Karim Khan a révélé avoir été directement menacé suite à ces mandats. Mais en affirmant au monde qu’un « haut dirigeant » lui aurait dit que la CPI « est faite pour l’Afrique et pour des voyous comme Poutine », Karim Khan met le doigt sur un dysfonctionnement de la justice internationale.
Celle-ci est globalement partiale en épargnant les dirigeants occidentaux, auteurs de crimes contre l’humanité. Cette déclaration soulève des questions sur la nécessité de réformer la CPI, et surtout de prendre en compte les crimes commis par plusieurs dirigeants comme Gorges Bush ou encore Nicolas Sarkozy.
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De nombreux soutiens à l’initiative de Karim Khan
Les déclarations de Karim Khan ont suscité de vives réactions sur les réseaux sociaux et dans les médias. Certains ont exprimé leur indignation face à ce qu’ils perçoivent comme un deux poids deux mesures dans l’application de la justice internationale. Un internaute a commenté :
« C’est triste. L’esclavage de 5 siècles a eu un impact très grave sur l’Africain, surtout les noirs. Un dirigeant normal, après avoir écouté ça, doit se retirer de cette cour. »
D’autres, restent sceptiques quant à la véracité des propos de Karim Khan et mettent en garde contre une possible manipulation. Un internaute, sceptique face aux révélations de Karim Khan, a écrit :
« Lire son nom seulement en dit long sur le contenu de son discours. Il peut y avoir de la manipulation dans ce qu’il dit. Rien de tout ça n’a été vérifié nulle part. Ne soyez pas des éléments propagandistes anti-Occidents ! »
Un contexte de tension croissante
L’ouverture de ce dossier contre Benyamin Netanyahou marque la deuxième tentative de la CPI de poursuivre le Premier ministre israélien, la première remontant à 2019.
Cette persistance reflète sans doute un engagement de la CPI à enquêter sur des crimes de guerre présumés, malgré les fortes pressions politiques. La situation actuelle à Gaza, caractérisée par une violence incessante, accentue encore davantage ces tensions.
La mobilisation de l’opinion publique, en particulier parmi les jeunes, a joué un rôle significatif dans la condamnation des actions en cours à Gaza. Beaucoup dénoncent les violences et appellent à une intervention internationale. Cette pression populaire peut-elle influencer les décisions des institutions comme la CPI ?
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Le rôle de la CPI dans un monde divisé
Les déclarations de Karim Khan jettent une lumière crue sur les défis auxquels la CPI est confrontée. L’accusation que la cour serait biaisée en faveur des puissances occidentales et leurs alliés est grave et mérite une réflexion approfondie.
Si la CPI veut maintenir sa crédibilité, elle doit démontrer son impartialité et sa détermination à poursuivre les crimes de guerre, indépendamment des pressions politiques.

Fabien, 34 ans, né en Lorraine. Diplômé d’un Master Politiques Publiques à Sciences-Po. Traite l’actualité sociale au sens large. Je ne rate aucun débat politique depuis 2002.