Jordan Bardella, selon une enquête publiée par le journal Libération, aurait participé à la fabrication de faux documents afin de justifier un travail qu’il n’aurait jamais effectué lorsqu’il était assistant parlementaire. Cette révélation secoue une nouvelle fois le RN, déjà sous pression avec le procès imminent des assistants parlementaires présumés fictifs. Plongée dans une affaire qui pourrait bouleverser la carrière politique de Jordan Bardella.
Jordan Bardella et son agenda d’activité fictive
Jordan Bardella aurait rempli un agenda de fausse activités… Tout commence en 2018, lorsque, selon les informations de Libération, un agenda de 2015 a été livré au siège du Rassemblement national.
Ce document, censé retracer les activités de Jordan Bardella, aurait été rempli à la main trois ans après les faits, dans le but de fabriquer des preuves d’un travail qu’il n’aurait pas effectué. Jordan Bardella était alors l’assistant parlementaire de Jean-François Jalkh, député européen, entre février et juin 2015.
L’agenda en question, un simple calendrier de l’année 2015, aurait été manipulé pour y insérer des tâches fictives et des rendez-vous factices. Selon Libération, ce stratagème avait pour objectif de dissimuler une activité parlementaire fictive, une affaire qui touche d’ailleurs d’autres membres du RN, dont Marine Le Pen elle-même.
Ce genre de manipulations, si elles étaient avérées, viendrait renforcer les soupçons sur la manière dont le parti d’extrême droite gérait ses assistants parlementaires à l’époque.
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La réaction de Jordan Bardella
Face à ces accusations autour de son agenda fictif, Jordan Bardella ne tarde pas à réagir. Le jour même de la publication de l’article, il dénonce ce qu’il qualifie d’« accusations mensongères » et conteste formellement l’enquête de Libération.
Il rappelle qu’il n’a jamais été entendu dans le cadre de l’enquête sur les assistants parlementaires présumés fictifs, un dossier qui touche pourtant 27 membres ou anciens membres du RN, y compris Marine Le Pen.
Le président du RN insiste sur le fait qu’aucune convocation ne lui a été adressée par les enquêteurs, ni par la police ni par les juges, à ce jour.
Il souligne également qu’il n’a jamais été impliqué directement dans cette affaire, ce qui, selon lui, prouverait son innocence. Pourtant, les preuves présentées par Libération, notamment l’agenda falsifié, jettent un voile d’ombre sur son implication réelle.
Le contexte de l’affaire des assistants parlementaires du RN
Cette affaire d’agenda rempli d’activités fictives s’inscrit dans un cadre plus large, celui de l’enquête sur les emplois présumés fictifs des assistants parlementaires du RN.
Marine Le Pen, ainsi que d’autres cadres du parti, sont accusés d’avoir employé des assistants parlementaires qui ne remplissaient pas réellement les fonctions pour lesquelles ils étaient payés, notamment au Parlement européen.
L’enquête, qui a débuté il y a plusieurs années, a conduit à un procès programmé pour le 30 septembre prochain. Marine Le Pen, Jean-François Jalkh et 27 autres membres ou ex-membres du RN devront répondre de ces accusations devant le tribunal correctionnel de Paris.
L’objectif de ce procès est de déterminer si ces assistants parlementaires, rémunérés sur fonds publics, ont véritablement exercé les tâches pour lesquelles ils étaient employés, ou s’ils ont été payés pour des emplois fictifs.
Jordan Bardella, quant à lui, bien qu’il ne soit pas convoqué dans le cadre de cette affaire, se retrouve aujourd’hui au cœur des débats. Les nouvelles révélations sur la fabrication de preuves dans un agenda pourraient bien relancer les interrogations sur son rôle au sein de cette organisation.
Agenda avec des activités fictives : des internautes réagissent
La publication de cette enquête sur l’agenda de Jordan Bardella n’a pas manqué de faire réagir les internautes. Sur les réseaux sociaux, de nombreuses voix se sont élevées pour critiquer non seulement Jordan Bardella, mais aussi le parti qu’il dirige.
Parmi les commentaires, certains évoquent une « activité fictive » qu’il aurait encore au Parlement européen, en déplorant que Jordan Bardella n’était pas présent lors de la rentrée des députés européens et qu’il ne produit que peu, voire aucun travail parlementaire.
« Mais ce parti est vraiment pourri jusqu’à la moelle », s’indigne un utilisateur, tandis qu’un autre dénonce une tendance généralisée à la fraude chez les politiciens : « C’est les politiciens qui sont les plus grands délinquants ». D’autres, plus ironiques, suggèrent de remonter jusqu’à sa naissance pour trouver davantage de malversations, tandis que certains se moquent de la situation avec des commentaires teintés de sarcasme : « mdr 😅 ».
Cette vague de critiques reflète une exaspération croissante du public face aux scandales qui entourent régulièrement le RN, mais aussi d’autres partis. L’affaire Jordan Bardella vient ainsi s’ajouter à une série de polémiques qui ne cessent d’éroder la crédibilité du parti auprès de l’opinion publique.
Un avenir politique compromis pour Jordan Bardella ?
Ces révélations tombent à un moment particulièrement délicat pour Jordan Bardella. À la tête du RN depuis peu, il incarne la nouvelle génération du parti d’extrême droite, dans la continuité de Marine Le Pen. Cette affaire risque de fragiliser sa position et de ternir son image auprès des sympathisants du parti.
Si les preuves avancées par Libération autour de l’agenda sont confirmées, Jordan Bardella pourrait être accusé de complicité dans la création de faux documents, ce qui constituerait une infraction grave pour un responsable politique de son rang.
Une telle situation pourrait compromettre ses ambitions à plus long terme, notamment en vue des prochaines élections européennes et présidentielles.
Le RN face à ses démons
Le Rassemblement national se trouve une fois de plus confronté à ses démons, avec des affaires de gestion douteuse et de pratiques frauduleuses.
L’affaire des assistants parlementaires fictifs n’est pas nouvelle, mais elle revient aujourd’hui sur le devant de la scène et menace d’entraîner avec elle toute une partie de la direction du parti.
Marine Le Pen, qui s’est efforcée ces dernières années de donner une image plus respectueuse et « normalisée » du RN, voit aujourd’hui son héritage politique fragilisé par ces scandales successifs. Jordan Bardella, son protégé, pourrait bien être la première victime collatérale de cette série noire.
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Que retenir de l’affaire de l’agenda de Jordan Bardella ?
Cette affaire d’agenda soulève des questions sur l’intégrité des responsables politiques et sur la transparence dans la gestion des fonds publics.
Jordan Bardella, bien qu’il clame son innocence, est désormais sur la sellette. Si l’enquête de Libération révèle de nouvelles preuves accablantes, son avenir politique pourrait être sérieusement compromis.
Dans l’immédiat, le président du RN semble décidé à se défendre bec et ongles, il dénonce un acharnement de la part d’un média. Mais, à l’approche du procès des assistants parlementaires du RN, il reste à voir si ces nouvelles accusations ne viendront pas entacher davantage l’image d’un parti déjà bien malmené.
Fabien, 34 ans, né en Lorraine. Diplômé d’un Master Politiques Publiques à Sciences-Po. Traite l’actualité sociale au sens large. Je ne rate aucun débat politique depuis 2002.
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