Marine Le Pen et Jordan Bardella ont rencontré François Bayrou et ont exprimé leurs attentes… Le nouveau Premier ministre a entamé ce lundi 16 décembre une série de consultations avec les chefs des groupes parlementaires. Une démarche stratégique, alors qu’il prépare la formation de son gouvernement après la chute de Michel Barnier. Parmi les premiers invités à Matignon, Marine Le Pen et Jordan Bardella, leaders du Rassemblement national (RN).
Marine Le Pen : « Nous avons été écoutés.. »
Selon la présidente du RN, les priorités sont claires : préserver le pouvoir d’achat des Français, réformer le mode de scrutin en instaurant la proportionnelle et apporter des solutions aux enjeux de sécurité et d’immigration.
« Nous avons exprimé quelles étaient les attentes de nos électeurs. Nous avons été écoutés, nous verrons si nous serons entendus », a-t-elle affirmé devant les journalistes. Le Rassemblement national, qui avait joué un rôle clé dans la censure de Michel Barnier, insiste désormais sur la nécessité d’un dialogue constructif.
Marine Le Pen, sans regret, avait justifié cette censure lors d’un meeting récent en dénonçant « 40 milliards d’impôts supplémentaires », la hausse continue des prix de l’énergie et une gestion laxiste de l’immigration.
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La mission de François Bayrou s’annonce délicate. En recevant le RN, il cherche à apaiser le climat politique et, surtout, à s’assurer que le parti d’extrême droite n’apportera pas son soutien à une nouvelle motion de censure dans les semaines à venir. Une stabilité gouvernementale temporaire semble être son principal objectif.
Selon des sources proches de Matignon, cette consultation avec le RN reflète une volonté de donner la parole à toutes les forces politiques, y compris celles historiquement marginalisées.
Pour certains observateurs, l’ouverture au dialogue avec le RN pourrait également être une tentative de François Bayrou de tester la flexibilité des alliances parlementaires dans un contexte de recomposition politique.
De son côté, Jordan Bardella a tenu à rassurer sur les intentions du RN vis-à-vis du futur gouvernement. « Il n’y aura pas de censure a priori », a-t-il déclaré vendredi, tout en précisant que certaines « lignes rouges » ne sauraient être franchies.
Parmi ces dernières, le budget reste un point de crispation majeur. Le RN se montre donc prudent, mais reste vigilant quant aux orientations prises par François Bayrou et son équipe.
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La proportionnelle au cœur du débat
Parmi les revendications majeures du RN figure une réforme du mode de scrutin. Marine Le Pen milite pour l’introduction de la proportionnelle, un système qui, selon elle, garantirait une meilleure représentativité des électeurs au sein de l’Assemblée nationale.
Ce mode de scrutin attribue à chaque parti un nombre de sièges proportionnel au pourcentage de voix qu’il recueille. Mais cette proposition suscite des réactions contrastées. Certains internautes dénoncent une réforme qui favoriserait les petits partis au détriment de la stabilité politique.
« La proportionnelle sera une catastrophe », écrit un internaute. D’autres y voient une manœuvre qui vise à limiter l’influence du RN, affirmant que ce système pourrait conduire à une diminution de la démocratie réelle.
Historiquement, la proportionnelle avait été écartée sous la Cinquième République pour éviter l’instabilité politique qui avait marqué les Troisième et Quatrième Républiques.
Le général De Gaulle avait préféré le scrutin majoritaire pour garantir des majorités claires et des gouvernements solides. Cette question reste donc hautement sensible dans le paysage politique français.

Fabien, 34 ans, né en Lorraine. Diplômé d’un Master Politiques Publiques à Sciences-Po. Traite l’actualité sociale au sens large. Je ne rate aucun débat politique depuis 2002.