Le Parti socialiste (PS) a fait une proposition à François Bayrou dans une lettre officielle. Le PS demande l’engagement formel de renoncer au recours à l’article 49.3, qui permet de faire adopter une loi sans vote à l’Assemblée nationale. En échange, les députés socialistes s’engagent à ne pas voter de motion de censure. Une initiative qui vise à instaurer un dialogue tout en affirmant leurs conditions.
Le PS trace sa ligne rouge : pas de 49.3 pour François Bayrou
Le PS demande à François Bayrou de renoncer au recours à l’article 49.3. Dans leur courrier, les socialistes ont également posé une autre exigence claire : le gouvernement ne devra ni s’appuyer sur le Rassemblement national (RN) ni reprendre des éléments de son programme qu’ils qualifient de xénophobe.
Le PS reste ferme sur sa non-participation au nouveau gouvernement. Boris Vallaud, chef des députés socialistes, a déclaré que leurs votes dépendront des engagements pris par François Bayrou pour réorienter la politique gouvernementale.
« En nommant à Matignon une personnalité issue du bloc central, Emmanuel Macron risque d’aggraver la crise politique institutionnelle ouverte avec la dissolution », a-t-il ajouté.
Le PS insiste sur son indépendance tout en laissant une porte ouverte à des compromis nécessaires pour infléchir la politique gouvernementale. Il s’agit d’une tentative d’exister dans un paysage politique éclaté, où les alliances de circonstance deviennent inévitables.
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La position du PS face à François Bayrou critiquée
Sur les réseaux sociaux, la démarche du PS face à François Bayrou a été largement critiquée. De nombreux internautes ont dénoncé ce qu’ils perçoivent comme une faiblesse stratégique et un manque de cohérence.
« La naïveté et l’amateurisme du PS, qui se prétend être un parti de gouvernement, sont confondants », écrit un utilisateur. D’autres estiment que le PS a trahi ses principes en négociant avec Macron : « Macron les a sifflés, ils ont accouru. Ils ont trahi le NUPES et se sont humiliés pour rien. »
Certains internautes en ont également profité pour saluer l’attitude de La France insoumise (LFI) et de son leader qui, selon eux, restent fidèles à leurs engagements. « Merci à LFI de rester fidèle à ses engagements envers le peuple », lit-on dans un commentaire.
En revanche, le PS est accusé de manquer de « colonne vertébrale » et de « stature politique ». Une autre remarque ironise : « La prochaine fois en stratégie politique, merci de déléguer cela à LFI. »
Ces critiques trouvent un écho dans les résultats électoraux récents. Le faible score du PS aux élections législatives, avec seulement 1,7 %, renforce l’image d’un parti en perte de vitesse.
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La stratégie à double tranchant du PS
En cherchant à éviter une crise institutionnelle tout en posant des conditions, le PS semble vouloir jouer les médiateurs dans une Assemblée fracturée. Cette position est jugée ambiguë par une partie de l’opinion publique.
L’équilibre est délicat : trop conciliant, le parti pourrait perdre en crédibilité auprès de son électorat ; trop intransigeant, il risquerait de s’isoler politiquement. La démarche actuelle du Parti socialiste s’inscrit dans une volonté de peser sur les décisions sans participer directement au pouvoir.
Mais cette stratégie sera-t-elle suffisante pour redonner du souffle à un parti en quête d’un second souffle ? Les critiques fusent, mais le PS semble vouloir tenir bon et mise sur des engagements clairs de la part du gouvernement.
Reste à savoir si cette ligne de conduite du PS face à François Bayrou permettra de restaurer la confiance des électeurs ou si elle marquera une nouvelle étape dans le déclin d’un parti qui peine à retrouver sa place sur l’échiquier politique.
Dans un paysage dominé par les extrêmes et les alliances opportunistes, le PS devra prouver qu’il peut encore incarner une alternative crédible.

Fabien, 34 ans, né en Lorraine. Diplômé d’un Master Politiques Publiques à Sciences-Po. Traite l’actualité sociale au sens large. Je ne rate aucun débat politique depuis 2002.