Ce 28 septembre 2023 marque une date importante pour l’île de Beauté. En visite officielle, Emmanuel Macron est venu commémorer les 80 ans de la libération de la Corse. Mais le président n’est pas seulement venu pour célébrer.
Emmanuel Macron ouvre le débat sur l’autonomie Corse
En plein cœur d’Ajaccio, Emmanuel Macron a pris position sur l’autonomie corse. « Je suis favorable à ce que les spécificités de la Corse soient reconnues dans la Constitution », a-t-il déclaré, une étape cruciale dans les revendications insulaires.
Emmanuel #Macron propose une "autonomie à la Corse", "ni contre l'Etat ni sans l'Etat" #AFP pic.twitter.com/SJ96U2JPkE
— Agence France-Presse (@afpfr) September 28, 2023
Loin de s’opposer à l’État, Emmanuel Macron insiste sur le fait que cette démarche est faite « pour la Corse ». Mais qu’entend-il exactement par autonomie ?
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Les revendications des nationalistes corses
Face à un public attentif, les nationalistes corses ont exposé leurs aspirations : un pouvoir législatif propre, un statut résidentiel spécifique, la co-officialité de la langue corse, sans oublier la reconnaissance du peuple corse dans la Constitution française.
Des revendications soutenues par des figures emblématiques de la Corse, telles que Marie-Antoinette Maupertuis, présidente de l’Assemblée corse. Elle évoque un demi-siècle d’attente et d’espoir pour l’île, en exprimant son souhait de voir la Corse devenir autonome tout en restant la Corse.
Emmanuel Macron face aux attentes : un statu quo inenvisageable
Alors que la droite préconise une simple « adaptation » des lois, Macron se montre plus audacieux en affirmant que le statu quo n’est plus viable. Pour lui, cette période est historique et une autonomie responsable ne fera que renforcer la République.
Le président annonce donc qu’un texte constitutionnel relatif à cette autonomie sera proposé dans les six mois à venir. Cette initiative majeure conduira à une révision de la Constitution suivie d’une consultation directe auprès des Corses.
Promotion et enseignement de la langue corse
L’un des autres axes forts du discours présidentiel a porté sur la langue corse. « La langue corse doit être mieux enseignée, un service de bilinguisme sera développé », a-t-il annoncé. Une initiative qui vise à accorder plus d’importance à la langue corse, et ce, dans un souci de préservation culturelle.
Par ailleurs, Emmanuel Macron a mis l’accent sur la mise en place de dispositifs pour lutter contre la spéculation immobilière, ce qui répond ainsi à une autre préoccupation majeure des insulaires.
Autonomie corse comparée à la Nouvelle-Calédonie
La situation corse n’est pas sans rappeler celle de la Nouvelle-Calédonie. Gilles Simeoni, président du Conseil exécutif de Corse, a souligné cette similitude en insistant sur le respect du suffrage universel.
Une attention particulière est portée à ce territoire du Pacifique, car Emmanuel Macron envisage également une révision constitutionnelle à son égard.
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La Corse à la croisée des chemins
Cette visite présidentielle en Corse laisse présager un changement significatif pour l’île. Entre revendications culturelles et politiques, le futur de la Corse se dessine et semble empreint d’une volonté commune de reconnaissance et de respect.
Le rendez-vous est pris pour les six prochains mois, période qui sera, sans nul doute, riche en discussions et en enjeux pour la Corse et la République.
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Fabien, 34 ans, né en Lorraine. Diplômé d’un Master Politiques Publiques à Sciences-Po. Traite l’actualité sociale au sens large. Je ne rate aucun débat politique depuis 2002.