Une petite victoire pour les militantes féministes, l’instauration du congé menstruel en Europe prend plus ou moins de l’avance dans certains pays. Un ou plusieurs jours, par mois, non travaillés, mais rémunérés pour chaque femme en raison des menstruations, cela semble discriminatoire pour certains, mais une victoire et un soulagement pour d’autres. Les avis divergent, la question qui se pose dans le cadre de ce sujet est la suivante, est-ce que la mise en place d’un congé menstruel respecte-t-elle le principe d’égalité de genre ? Les hommes ne se sentiraient-ils pas lésés par ce projet de loi ? En-tout-cas, le gouvernement espagnol a sauté le pas en validant le pré-projet de loi portant sur le congé menstruel, l’assouplissement des conditions d’avortement et la facilitation de l’accès aux protections hygiéniques : il s’agit d’un projet à l’initiative de leur ministre de l’égalité et attend l’approbation du parlement avant d’être adopté.
En quoi consiste le congé menstruel ?
Le congé menstruel est une mesure spécifique mise en place en faveur des femmes pour leur permettre de manquer un ou plusieurs jours de travail par mois sans pour autant être sanctionnées par le non-paiement de son salaire, ces jours d’absences correspondent à l’arrivée de période de menstruation dont la durée et la périodicité varie d’une femme à une autre. À la différence du congé mensuel de 2.5 jours prévu par le code du travail actuellement en vigueur en France dont bénéficient tant les hommes que les femmes, le congé menstruel ne concerne que les travailleurs de sexe féminin. Dans le projet de loi espagnol, une note médicale doit constater l’invalidité de la femme au travail durant ses périodes de menstruations pour qu’elle puisse bénéficier de ce congé spécifique entièrement pris en charge par l’Etat pour ne pas porter atteinte à a situation financière de l’entreprise employeur. La durée du congé varie d’un pays à l’autre, certains offrent un jour de congé correspondant la période la plus douloureuse tandis que d’autres offrent jusqu’à trois jours.
Pourquoi est-il important de mettre en place un congé menstruel en France ?
De par leur nature et de manière générale, chaque femme voit arriver ses menstruations de 5 jours en moyenne tous les 28 à 24 jours correspondant à un cycle menstruel qui se renouvèle à compter de chaque début des règles. Les jours de menstruations correspondent à une période délicate et complexe, objet de tabou, qui tend à être de plus en plus vulgarisé dans certains pays. La douleur liée aux règles n’est pas un mythe et elle est scientifiquement démontrée. À défaut de fécondation de l’ovule expulsé au cours de chaque cycle menstruel, les éléments qui ont été fabriqués par le corps de la femme et destinés à l’accueil d’un fœtus sont expulsés sous forme de liquide ou de caillot de sang. Il s’agit d’un processus naturel qui chamboule de corps et du bien-être de la femme en raison d’un brusque changement du taux d’hormone et les crampes liées à l’expulsion des règles pouvant provoquer des douleurs parfois intenses, des maux de têtes, les nausées et vomissement, de la fatigue chronique… Certaines maladies comme l’endométriose ou le kyste ovarien viennent accentuer ces douleurs et rendent la période de menstruation d’autant plus pénible. Le congé menstruel aiderait, à cet effet, dans un premier temps, à briser « le tabou des règles », puis de permettre à toutes les femmes d’être à l’écoute des besoins de son corps améliorant ainsi son état de santé et son état d’esprit. Sur le plan professionnel, le congé menstruel les rendra plus efficaces grâce à l’optimisation de leur énergie.
Les pays qui ont mis en place le congé menstruel dans leur loi
Le congé menstruel est loin d’être une création du XXe siècle, certains pays ont déjà mis en place ce type de congé dont l’application reste peu ou pas assez appliqué. En 1947, le Japon est le premier pays du monde à avoir instauré cette mesure qu’ils ont appelée « congé physionomique » mais la dernière appréciation revient souvent à l’employeur, face à un marché du travail très concurrentiel, les Japonaises se privent souvent de ce droit pour être plus productif. Pour les Sud-Coréennes et Zambiennes, elles bénéficient d’un jour de congé menstruel par mois contre deux jours par mois pour les Indonésiennes et trois pour les Taïwanaises. En 2017, le gouvernement italien a essayé de mettre en place le congé féminin, mais la tentative a été vaine faute d’accord du parlement, depuis lors, le sujet n’a plus été relancé. En Europe, c’est l’Espagne qui met le coup d’envoi sur son projet de loi dont l’adoption n’attend plus que le vote du parlement.
En France, une entreprise a testé cette pratique. Le CEO été interrogé sur BFMTV à ce sujet.
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Conséquence : une discrimination négative de genre au moment de l’embauche ?
Cela dépendra surtout de l’employeur qui verra d’un bon ou d’un mauvais œil la mise en place du congé menstruel dans le code du travail. D’une part, ce congé pourrait augmenter la productivité de la femme qui, durant ses menstruations, n’est pas opérationnelle tant physiquement qu’intellectuellement, cette période va donc lui permettre de se ressourcer et d’être plus productive au moment de la reprise. D’autre part, d’autres employeurs pourraient considérer le congé menstruel comme étant un manque d’effectif entraînant une baisse de rendement, car il s’agit d’un ou plusieurs jours non travaillé, mais rémunéré sous réserve de prise en charge partiel ou complète par l’état. Dans le dernier cas, le futur employeur serait dont tenté de privilégier les candidatures masculines qui ne bénéficieront pas de ce congé menstruel face à une candidate féminine ayant les mêmes compétences. Il s’agit d’une discrimination de genre dont les femmes pourraient être victimes si le congé menstruel devenait à être instauré dans la loi en vigueur d’un pays donné.
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Combien coûtera le congé menstruel au gouvernement français ?
Le droit français n’a pas encore prévu cette disposition dans le code du travail actuel et aucun projet concret n’a encore été établi en la matière. Le sujet fait encore débat, mais l’instauration de la mesure par l’Espagne, influencera-t-elle le gouvernement français et mettre le sujet au débat ? Des questions du budget sont également à étudier afin de ne pas poser des contraintes d’ordre financières à l’employeur. Le congé menstruel coûterait, à cet effet, quelques jours de salaire de travail par mois pour des millions de femmes actives partout en France, ce qui peut représenter une dépense colossale en année. Même si le congé menstruel n’a pas encore été inséré dans le code du travail français, c’est la conscience de certains employeurs français qui les ont poussés à mettre en place ce congé typiquement féminin dans leur règlement intérieur ou leur convention collective. C’est le cas de la coopérative « la Collective » à Montpellier et de l’établissement Louis à Toulouse : ils ont mis en place un jour de congé supplémentaire aux femmes ou un jour de télétravail, le bénéfice de ce congé est octroyé à celles qui souffrent de douleurs menstruelles.
Emilia, je rédige pour les rubriques lifestyle, je scrute tout ce qui se passe sur les réseaux sociaux ! Experte Netflix et voyage au bout du monde ! J’écris sur des sujets lifestyle, people, psychologies. Je vous partage mes inspirations ! #inspiration #idéecadeau #moodboard