Kamala Harris aurait été la procureure dans l’affaire judiciaire de Michael Jackson en 2005. Cette information largement diffusée sur les réseaux sociaux avant l’élection présidentielle américaine est devenue virale. Une analyse des faits montre qu’il n’y a aucun fondement à cette rumeur ou plutôt qu’il faut la prendre avec des pincettes.
Kamala Harris, procureur dans le procès de Michael Jackson
Cette mention a éveillé des souvenirs dans certains esprits, et des utilisateurs ont rapidement interprété cette allusion pour affirmer, à tort, que Kamala Harris avait été impliquée dans le procès de Michael Jackson.
Des publications Facebook montrent une vidéo dans laquelle Kamala Harris parle de la crédibilité des témoignages d’enfants, ce qui a suffi à certains internautes pour établir un lien direct avec l’affaire judiciaire de la star de la pop.
La vidéo en question montre Kamala Harris qui discutent de la fiabilité des témoignages d’enfants dans le cadre de poursuites judiciaires, mais rien ne prouve que ses propos soient spécifiquement en lien avec Michael Jackson.
La séquence diffusée semble issue d’un reportage de la chaîne ABC News de l’époque, mais il n’y a aucun indice que Kamala Harris se référait au cas de Michael Jackson.
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Kamala Harris en 2005 était procureure de San Francisco
Kamala Harris n’a jamais été impliquée dans le procès de Michael Jackson. En 2005, elle était procureure de la ville de San Francisco, une position qu’elle occupait depuis son élection en 2003.
Or, l’affaire Michael Jackson s’est déroulée dans la juridiction du comté de Santa Barbara, à plusieurs heures de route de San Francisco, sous la responsabilité du procureur du comté, Thomas Sneddon.
Les documents confirment sans ambiguïté que c’est Thomas Sneddon, et non Kamala Harris, qui a poursuivi Michael Jackson dans cette affaire d’abus présumé sur mineur.
Le professeur Andrew Lah, de la faculté de droit de l’Université de San Francisco, a précisé dans une interview avec AAP FactCheck que Harris ne pouvait en aucun cas être liée à cette affaire puisqu’elle n’avait aucune autorité dans le comté de Santa Barbara.
« Il est clair que [Mme Harris] n’a joué aucun rôle dans la poursuite de cette affaire, » a-t-il déclaré.
Une vidéo de Kamala Harris qui circule sur Telegram
La vidéo qui a alimenté cette rumeur autour de Kamala Harris et Michael Jackson semble avoir été partagée initialement sur des groupes Telegram et TikTok, avant de circuler largement sur Facebook. Elle montre Kamala Harris qui commente la pertinence des témoignages d’enfants dans un procès.
À l’écran, le titre « Procureure adjointe de la ville de San Francisco » est visible, ce qui a peut-être renforcé l’impression d’une implication dans un procès. Il est possible que les propos de Kamala Harris aient été généraux et se soient appliqués à la validité des témoignages d’enfants dans n’importe quel cas de ce type.
Certaines publications ont même juxtaposé cette vidéo avec des extraits audio de Donald Trump qui défendait Michael Jackson, ce qui laisse ainsi entendre que Kamala Harris et Donald Trump se seraient affrontés sur cette affaire.
Aucune preuve ne soutient cette allégation : kamala Harris n’a fait que des commentaires d’ordre général sur la validité des témoignages d’enfants, et cela n’était pas en lien direct avec le procès de la pop star, Michael Jackson.
Kamala Harris, victime des réseaux sociaux
L’ère des réseaux sociaux a transformé la diffusion de l’information en permettant aux rumeurs de se propager plus rapidement que jamais. En quelques clics, des affirmations infondées peuvent atteindre des milliers, voire des millions de personnes, cela alimente des débats houleux et souvent mal informés.
Dans ce cas, la vidéo de Kamala Harris, sortie de son contexte, a servi de prétexte pour susciter des réactions. Des messages sensationnalistes comme « Kamala Harris était la procureure contre Michael Jackson » sont devenus des prétextes à l’indignation ou au débat, tout en manquant de fondement factuel.
Les réseaux sociaux favorisent souvent ce type de mésinformation, car les utilisateurs sont encouragés à réagir rapidement à des contenus marquants sans toujours prendre le temps de vérifier les faits.
Les algorithmes des plateformes comme Facebook et TikTok favorisent également les contenus qui suscitent des réactions émotionnelles fortes, ce qui contribue à amplifier des récits sans preuve solide.
La réponse des Fact-Checkers : AAP rétablit Kamala Harris
Plusieurs organisations de vérification des faits, dont AAP FactCheck, ont examiné l’affirmation selon laquelle Kamala Harris aurait été procureure dans l’affaire Michael Jackson et l’ont catégoriquement démentie.
Ces sources se sont appuyées sur des preuves juridiques et des témoignages d’experts pour confirmer que la procureure de San Francisco n’avait aucun rôle dans le procès en question.
Les dossiers judiciaires et les archives publiques indiquent clairement que l’enquête et le procès de Michael Jackson ont été menés sous la direction de Thomas Sneddon dans le comté de Santa Barbara, sans aucune intervention de Kamala Harris.
Cette situation montre l’importance d’une analyse rigoureuse des informations avant de les partager, surtout lorsqu’elles concernent des personnalités publiques de premier plan.
Les plateformes de fact-checking, en collaboration avec les médias traditionnels, jouent un rôle crucial dans la lutte contre les fausses informations en fournissant aux internautes des clarifications basées sur des faits.
Vérifier les sources avant un partage
La diffusion de fausses informations autour de la vice-présidente Kamala Harris et de Michael Jackson est un exemple parlant des conséquences de la désinformation sur la perception du public.
Lorsqu’une fausse information devient virale, elle peut avoir des répercussions importantes, allant de la dégradation de la réputation d’une personne à l’orientation de l’opinion publique.
Dans un monde où l’information circule librement, chaque utilisateur des réseaux sociaux porte une part de responsabilité dans le partage d’informations exactes. Avant de partager un contenu ou de relayer une affirmation sensationnelle, il est primordial de vérifier sa véracité en consultant des sources fiables.
Un simple examen des faits aurait permis de constater que Kamala Harris n’a jamais été impliquée dans le procès de Michael Jackson, ce qui épargne des débats inutiles et parfois nuisibles.
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La vérité derrière les faits
Non, Kamala Harris n’a pas été la procureure dans l’affaire Michael Jackson en 2005. Cette rumeur s’est développée à partir de malentendus et de vidéos sorties de leur contexte, alimentée par le caractère viral des réseaux sociaux.
Les documents judiciaires, les déclarations d’experts et les investigations des fact-checkers confirment que cette information est fausse. Cet épisode montre l’importance de la vigilance face aux contenus diffusés sur la toile.
À une époque où l’accès à l’information est instantané, il est essentiel de se rappeler que tout ce qui est partagé n’est pas nécessairement vrai.
Pour éviter la propagation de rumeurs, chacun est encouragé à vérifier ses sources et à faire preuve de discernement. Dans cette ère de désinformation, la recherche de la vérité est une responsabilité partagée, et elle débute par une démarche critique face aux informations qui circulent.
Fabien, 34 ans, né en Lorraine. Diplômé d’un Master Politiques Publiques à Sciences-Po. Traite l’actualité sociale au sens large. Je ne rate aucun débat politique depuis 2002.