C’est quoi le « pass-gueux » ? L’écrivain Alexandre Jardin n’a pas caché son indignation face à l’extension des zones à faibles émissions (ZFE), qu’il perçoit comme un dispositif qui exclut les plus modestes. Dans un tweet, il décrit la mise en place d’un « Pass-gueux » qui permettrait aux plus démunis d’accéder à la ville sous conditions strictes, tandis que les plus riches continuent d’y circuler librement. Selon lui, cette mesure contribue à la création de « sous-citoyens » en France.
Le pass-gueux : Alexandre Jardin contre l’exclusion
Alexandre Jardin est en guerre contre le pass-gueux… Les ZFE ont été instaurées pour limiter la pollution atmosphérique dans les grandes agglomérations. Jusqu’au 31 décembre dernier, 2,8 millions de véhicules classés Crit’Air 4 ou 5 étaient déjà interdits de circulation dans ces zones.
Depuis le 1er janvier 2025, cette restriction s’est étendue aux véhicules Crit’Air 3, soit 7,6 millions de voitures supplémentaires touchées. Au total, plus de 10 millions de véhicules sont aujourd’hui concernés par ces interdictions.
Auparavant limitées à 12 métropoles, les ZFE se sont durcies dans des villes comme Paris, Lyon, Montpellier, etc. En parallèle, 30 nouvelles communes, dont Avignon, Bordeaux, Caen et Nantes, ont adopté ces mesures.
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Une menace pour l’emploi et l’accès aux services essentiels
Alexandre Jardin met en avant les conséquences sociales de ce qu’il appelle le pass-gueux, notamment pour les travailleurs modestes qui doivent se rendre en ville :
« Cela va des caissières d’un Intermarché qui ne peuvent plus se rendre sur leur lieu de travail à des hôpitaux qui se demandent comment les malades peuvent arriver ou repartir ». L’écrivain dénonce une décision « délirante, méchante et anti-républicaine ».
En privant de circulation une partie de la population, ces mesures impactent directement l’emploi, les soins de santé et l’accès aux services publics. Beaucoup de travailleurs précaires ne peuvent tout simplement pas financer un véhicule plus récent, conforme aux normes exigées.
Sur les réseaux sociaux, on commente le pass-gueux
Sur les réseaux sociaux, de nombreux internautes partagent ce sentiment d’injustice : « Bonjour, j’ai comme l’impression que vous êtes bien seul dans votre combat pour la dignité des gueux, que nous sommes… ». Certains regrettent le manque de mobilisation contre ce qu’ils considèrent comme une « ségrégation sociale ».
Parmi les rares voix politiques à s’élever contre ces mesures, on retrouve David Lisnard, président de l’Association des maires de France (AMF), qui a publiquement critiqué cette réglementation jugée injuste. Mais la majorité des élus restent silencieux, probablement en raison de leur implication dans l’adoption de ces restrictions.
Certains détracteurs du pass-gueux rappelle que l’État encourage les citoyens à s’endetter pour acheter un véhicule conforme aux critères imposés.
Mais même avec cette alternative, les plus précaires ne peuvent souvent pas résider en centre-ville en raison du coût élevé des logements. Ainsi, les ZFE apparaissent comme une double peine pour les populations les plus vulnérables.
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Le refus de la vignette, un acte de résistance contre la pass-gueux ?
Face à cette situation, certains citoyens appellent à ne pas coller la vignette Crit’Air sur leur pare-brise. Pour eux, refuser de se conformer à cette réglementation est une forme de protestation contre le pass-gueux. Cette résistance pourrait entraîner des sanctions pour les conducteurs ne respectant pas les normes en vigueur.
Si la lutte contre la pollution est un objectif légitime, les modalités de mise en œuvre des ZFE interrogent. L’absence d’alternatives viables pour les personnes concernées alimente un sentiment d’exclusion et de colère.
Faut-il repenser ces mesures pour les rendre plus équitables ? Pour l’heure, le débat reste ouvert et Alexandre Jardin est vent debout contre le pass-gueux.

Fabien, 34 ans, né en Lorraine. Diplômé d’un Master Politiques Publiques à Sciences-Po. Traite l’actualité sociale au sens large. Je ne rate aucun débat politique depuis 2002.