L’affaire Amir DZ, impliquant l’enlèvement présumé d’un influenceur franco-algérien, fait trembler les relations entre Paris et Alger. Plongez dans une crise diplomatique qui menace des années de fragile réconciliation.
En bref
Enlèvement d’Amir DZ : L’influenceur franco-algérien, opposant au régime algérien, aurait été kidnappé en France en avril 2024.
Réaction française : Trois suspects, dont un agent consulaire algérien, ont été arrêtés et mis en examen pour séquestration.
Colère algérienne : Alger dénonce une « cabale judiciaire » et expulse 12 agents français en représailles.
Tensions historiques : Cette affaire ravive des frictions déjà exacerbées par le soutien de la France au Maroc sur le Sahara occidental.
Avenir incertain : La coopération bilatérale, récemment relancée, est à nouveau en péril.
Depuis avril 2024, l’affaire Amir DZ secoue les relations entre la France et l’Algérie, deux nations aux liens complexes marqués par l’histoire coloniale et des tentatives répétées de réconciliation. Amir Boukhors, connu sous le pseudonyme Amir DZ, est un influenceur franco-algérien et réfugié politique en France depuis 2016. Son enlèvement présumé à Paris, suivi de l’arrestation de suspects liés à l’Algérie, a déclenché une tempête diplomatique. Alger a répondu par l’expulsion de 12 agents français, accusant Paris de vouloir saboter le dialogue bilatéral. Ce nouvel épisode intervient après des mois de tensions, notamment autour du Sahara occidental. La crise peut-elle encore s’aggraver ?
L’affaire Amir DZ met le feu aux poudres
L’affaire commence fin avril 2024, quand Amir DZ, critique virulent du président algérien Abdelmadjid Tebboune, disparaît brièvement à Paris. Les autorités françaises découvrent qu’il aurait été enlevé par deux faux policiers, avec l’implication présumée d’un agent consulaire algérien.
Trois hommes sont mis en examen pour « enlèvement » et « association de malfaiteurs terroriste ». Paris parle d’une atteinte grave à sa souveraineté. Amir DZ, qui bénéficie de l’asile politique depuis 2023, est pour Alger un « agitateur » qui menace la stabilité du régime.
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La riposte algérienne : une escalade calculée ?
En réponse, Alger ne mâche pas ses mots. Le 12 avril 2025, l’Algérie convoque l’ambassadeur français pour protester contre la détention de son agent consulaire, qualifiée de « violation du droit international ». Le lendemain, 12 agents français sont expulsés sous 48 heures.
Le ministère algérien des Affaires étrangères dénonce une « provocation » visant à torpiller les efforts de normalisation. Cette fermeté reflète la volonté d’Alger de protéger son image, mais aussi de répondre à un sentiment d’humiliation face aux accusations françaises. L’expulsion marque un point de non-retour dans la crise.
Un contexte déjà explosif entre Alger et Paris
L’affaire Amir DZ n’est pas un incident isolé. Depuis juillet 2024, les relations franco-algériennes sont empoisonnées par le soutien d’Emmanuel Macron au plan marocain pour le Sahara occidental, un territoire revendiqué par le Front Polisario, soutenu par Alger.
Ce choix a conduit à un gel diplomatique, amplifié par l’arrestation en Algérie de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal en novembre 2024. L’expulsion de l’influenceur Doualemn en janvier 2025 avait déjà crispé les échanges. Chaque incident semble creuser un fossé plus large entre les deux capitales.
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Les enjeux d’une réconciliation fragilisée
Il y a à peine deux semaines, le 31 mars 2025, Macron et Tebboune s’entretenaient pour relancer le dialogue, suivis d’une visite du ministre français Jean-Noël Barrot à Alger. Ces efforts semblaient porter leurs fruits, avec des promesses de coopération renforcée.
Mais l’affaire Amir DZ a tout remis en question. Les entreprises françaises en Algérie, comme Renault, déjà affectées par les tensions, craignent de nouvelles représailles économiques. Sur le plan humain, les diasporas des deux pays s’inquiètent d’une rupture durable. La méfiance mutuelle risque de bloquer tout progrès.

Fabien, 34 ans, né en Lorraine. Diplômé d’un Master Politiques Publiques à Sciences-Po. Traite l’actualité sociale au sens large. Je ne rate aucun débat politique depuis 2002.