Ce mercredi 5 novembre, Shein inaugure sa première boutique permanente au monde dans le BHV Marais à Paris. Entre files d’attente impatientes et manifestations, cette implantation physique divise.
En bref
- Première mondiale : Shein ouvre son premier magasin physique permanent au BHV Marais, suivi de cinq autres en France d’ici fin 2025.
- Scandale pédopornographique : Accusée d’avoir toléré la vente de poupées sexuelles enfantines sur sa plateforme, la marque fait face à une enquête judiciaire.
- Manifestations : Des militants écologistes et salariés du BHV protestent contre la « fast fashion destructrice », avec la mairie de Paris en « guerre ouverte ».
- Pression politique : Le ministre Vincent Jeanbrun qualifie l’implantation d' »erreur stratégique », tandis qu’une audition parlementaire est fixée au 18 novembre.
- Vigilance de la police : Le préfet de police Patrice Faure suit l’événement « avec une attention particulière » face aux risques de troubles.
Shein, le colosse chinois capable de vous vendre un t-shirt à 3 euros, un look complet pour 20 s’implante physiquement en France. Fondée en 2008, la plateforme en ligne, valorisée à plus de 60 milliards de dollars, produit jusqu’à 10 000 nouveaux modèles par jour.
Shein, un géant à Paris
Shein vient d’avoir son premier magasin sur Paris. Shein n’est pas une marque comme les autres. Son secret ? Une production ultra-rapide, dopée à l’IA, qui inonde le marché et alimente les tendances de la mode. Résultat : 6 000 nouvelles pièces par jour, expédiées depuis la Chine en 7 à 10 jours.
Mais ce succès a un coût : des usines surchargées, des salaires de misère et une empreinte carbone colossale, estimée à 6,3 millions de tonnes de CO2 par an, soit l’équivalent de 1,2 million de voitures.
En France, où la fast fashion représente 12 milliards d’euros de chiffre d’affaires, Shein érode les acteurs locaux comme Zara ou H&M. Cette implantation à Paris, et bientôt d’autres de villes de France à de quoi susciter quelques récriminations.
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Le scandale qui jette l’ombre
L’inauguration Shein à Paris tombe mal. Fin octobre, un scandale éclate : Shein est accusée d’avoir laissé vendre des poupées sexuelles à l’effigie d’enfants, retirées in extremis après une enquête de médias britanniques. « Une plateforme laxiste », affirment les critiques, qui pointent aussi des allégations de contrefaçon.
Sur X, les appels au boycott sont nombreux : « Shame on Shein ! », s’exclame une militante Horizons.
Devant le BHV, files d’attente côtoient pancartes anti-fast fashion.
L’implantation de Shein à Paris suscite des réaction politiques
Le gouvernement durcit le ton. Vincent Jeanbrun, ministre délégué au Commerce, fustige une « erreur stratégique » qui menace l’industrie textile française.
La mairie de Paris, via son adjoint Patrick Bloche, déclare une « guerre » contre Shein et le BHV, accusé de complicité.
Une mission parlementaire auditionnera les dirigeants le 18 novembre. Le préfet Patrice Faure, quant à lui, mobilise les forces de l’ordre pour un événement « suivi avec attention particulière ». Des Manifestations sont en effet prévues : écologistes et syndicats unis contre « l’invasion low-cost ».
L’ouverture de Shein à Paris marque un tournant : la fast fashion chinoise s’invite dans nos rues, malgré les alertes environnementales. Si les consommateurs affluent pour des achats, la pression politique pourrait-elle inverser la tendance ?

Fabien, 34 ans, né en Lorraine. Diplômé d’un Master Politiques Publiques à Sciences-Po. Traite l’actualité sociale au sens large. Je ne rate aucun débat politique depuis 2002.
















