Le 9 octobre 2024, Robin Cotta, 22 ans, meurt dans sa cellule de la prison des Baumettes, à Marseille. Son codétenu, déjà connu pour sa violence, l’a frappé avant de l’égorger à l’aide de tessons d’un bol en porcelaine.
Robin Cotta, la mort d’un détenu aux Baumettes
Pourtant, il avait exprimé à plusieurs reprises sa peur pour sa sécurité en demandant à être transféré dans une autre cellule. Ces requêtes, appuyées par des courriers et des témoignages, ont été ignorées par l’administration pénitentiaire.
Le matin même de sa mort, Robin Cotta avait écrit une lettre pour réitérer son souhait de changer de cellule. Peu avant l’agression fatale, il avait refusé de réintégrer sa cellule et demandé à être placé en isolement, une demande également rejetée.
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Un codétenu au profil dangereux
Le meurtrier de Robin Cotta, identifié sous les initiales A.M., était connu pour sa violence et avait déjà menacé d’autres détenus.
Malgré cela, il avait été maintenu dans le quartier des arrivants au-delà du délai d’un mois normalement prévu. Ce quartier, censé offrir un encellulement individuel et une observation renforcée des détenus, ne respecte pas les normes en raison d’une surpopulation chronique.
Selon des sources internes, A.M. aurait dû être transféré dans un autre quartier, mais la saturation de la prison l’a empêché. Cette décision a fatalement exposé Robin Cotta à un danger prévisible, selon ses proches et les associations de défense des droits des détenus.
La prison des Baumettes, comme de nombreux établissements pénitentiaires en France, est frappée par une surpopulation extrême. Sa capacité est dépassée de plus du double, avec des quartiers entiers qui ne peuvent offrir des conditions de détention dignes ou sécurisées.
Dans ce contexte, les alertes lancées par les détenus sont souvent minimisées, voire ignorées.
La famille de Robin Cotta en quête de justice
La famille de Robin Cotta, profondément bouleversée par cette tragédie, entend porter plainte contre l’administration pénitentiaire. Sa mère dénonce un « manque d’humanité » et une gestion qu’elle qualifie de négligente. « Robin avait peur, il l’a exprimé, mais personne ne l’a écouté », a-t-elle déclaré.
Cette affaire relance le débat sur les conditions de détention en France et le respect des droits fondamentaux des prisonniers. Pour les proches de la victime, la responsabilité de l’administration est clairement engagée : « Ce drame aurait pu être évité si les avertissements de Robin avaient été pris au sérieux. »
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La mort de Robin Cotta marque l’échec des mécanismes de protection
Les associations de défense des droits des détenus pointent un dysfonctionnement systémique. Les mécanismes censés protéger les détenus vulnérables comme Robin Cotta semblent avoir échoué.
« La surpopulation n’excuse pas tout. Il est inadmissible qu’un détenu signale un danger imminent sans être protégé », déclare un représentant de l’OIP (Observatoire international des prisons).
Les Baumettes, déjà critiquées par le passé pour leurs conditions de détention, font face à une nouvelle vague de condamnations. Selon les experts, ce type de drame est la conséquence directe d’une gestion pénitentiaire en crise, où les manques de moyens et de personnel aggravent une situation déjà critique des prisonniers.
À la suite de ce meurtre, une enquête judiciaire a été ouverte pour établir les responsabilités dans cette affaire. Parallèlement, une investigation interne est menée par l’administration pénitentiaire.
Les conclusions de ces investigations seront déterminantes pour comprendre comment un tel drame a pu se produire malgré les multiples signaux d’alerte.
Le cas de Robin Cotta dépasse le cadre des Baumettes. L’état global des prisons en France questionne. La surpopulation carcérale qui atteint des niveaux critiques et devient un facteur de risque non seulement pour les détenus, mais aussi pour le personnel pénitentiaire.

Fabien, 34 ans, né en Lorraine. Diplômé d’un Master Politiques Publiques à Sciences-Po. Traite l’actualité sociale au sens large. Je ne rate aucun débat politique depuis 2002.