Lors du débat présidentiel aux États-Unis, une controverse a éclaté autour de Kamala Harris, la vice-présidente, accusée d’avoir utilisé des écouteurs dissimulés dans ses boucles d’oreilles. Cette allégation, rapidement démystifiée, a pourtant enflammé les réseaux sociaux, et rappelle des accusations similaires contre Hillary Clinton et Joe Biden par le passé.
Tricherie sur les boucles d’oreilles/écouteurs de Kamala Harris
Tout a commencé après un débat, lorsque certains internautes ont avancé que Kamala Harris portait des écouteurs sans fil dissimulés dans ses boucles d’oreilles. Selon ces allégations, les bijoux en question auraient servi à recevoir des instructions durant le débat.
Le débat Trump-Harris dans la vidéo ci dessous :
Cette théorie a rapidement circulé sur les réseaux sociaux, amplifiée par certains influenceurs, bien que les preuves à l’appui soient inexistantes.
Les internautes ont notamment pointé du doigt le fait que Kamala Harris portait des boucles d’oreilles en perles, ils estiment qu’il s’agissait d’un modèle particulier d’écouteurs cachés, les Nova H1, des bijoux technologiques développés par une start-up allemande, Icebach.
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Nova H1 : les bijoux technologiques au cœur de la controverse
Les écouteurs Nova H1, mentionnés dans cette théorie, sont effectivement des bijoux dotés d’une technologie intégrée permettant de diffuser le son directement dans le conduit auditif de l’utilisateur.
Ce produit innovant a été conçu pour ceux qui souhaitent allier discrétion et technologie, en intégrant des écouteurs dans des bijoux de style élégant.
Mais bien que ce concept de bijou technologique soit impressionnant, il n’existe aucune preuve tangible que Kamala Harris utilisait de tels accessoires durant le débat présidentiel. En fait, la start-up allemande Icebach n’avait même pas encore confirmé la commercialisation en masse de ce produit à l’époque de l’accusation.
Une analyse minutieuse des photos du débat a démontré que les boucles d’oreilles de Kamala Harris ne possédaient pas le clip nécessaire au fonctionnement des écouteurs Nova H1, ce qui invalide complètement la théorie.
Des perles au lieu de technologie : la preuve irréfutable
Les images du débat présidentiel, ainsi que celles des événements précédents, montrent clairement que Kamala Harris portait des boucles d’oreilles en perles, et non des écouteurs déguisés en bijoux technologiques.
Ces perles, emblématiques de la sororité universitaire Alpha Kappa Alpha dont Kamala Harris est membre, sont un accessoire qu’elle arbore fréquemment lors de ses apparitions publiques.
Des experts ont rapidement identifié le modèle exact des boucles d’oreilles portées par la vice-présidente. Il s’agit d’une création de Tiffany, une célèbre maison de joaillerie, bien loin des gadgets technologiques évoqués par les les internautes.
En outre, Kamala Harris a été vue portant les mêmes boucles d’oreilles le lendemain lors d’un événement commémoratif, ce qui renforce l’idée que ces accessoires sont simplement un choix stylistique régulier de sa part.
Icebach réagit avec ironie à la controverse
Face à la montée de cette affaire, le directeur général d’Icebach, la société à l’origine des écouteurs Nova H1, n’a pas tardé à réagir, mais de manière surprenante. Plutôt que de réfuter catégoriquement les accusations, il a choisi d’aborder la situation avec humour.
Dans une déclaration teintée d’ironie, il a plaisanté en affirmant qu’il n’était pas impossible que Kamala Harris ait pu utiliser leurs produits lors du débat, tout en laissant clairement entendre que cela n’était pas le cas.
Cette réaction amusée montre à quel point la théorie de la tricherie était dénuée de fondement. Icebach a d’ailleurs profité de l’occasion pour annoncer qu’ils travaillaient sur une version masculine de leurs écouteurs, une manière de rappeler que leur technologie n’était pas encore aussi répandue que certains l’affirmaient.
Une allusion subtile à Donald Trump
Au-delà de l’humour, une autre remarque ironique a attiré l’attention des médias. Icebach a mentionné la possibilité d’une future gamme d’écouteurs avec une déclinaison en couleur orange, une référence implicite à Donald Trump, souvent moqué pour sa teinte de peau.
Bien que ce commentaire ait été perçu comme une simple boutade, il montre la façon dont cette affaire a pris une tournure surréaliste, avec des accusations qui ont parfois frôlé l’absurde.
Cette affaire n’est pas la première du genre. En 2016, Hillary Clinton avait elle aussi été accusée d’avoir utilisé une oreillette lors de débats face à Donald Trump. Certains observateurs avaient relayé des théories similaires, affirmant que Hillary Clinton recevait des instructions secrètes durant ses interventions.
De même, en 2020, Joe Biden avait été la cible d’allégations semblables, accusé de tricherie en utilisant une oreillette pour se faire souffler des réponses lors des débats. Ces théories ont régulièrement fait surface, alimentées par la méfiance de certains électeurs vis-à-vis des figures politiques démocrates.
Dans le cas de Kamala Harris, cette accusation s’inscrit dans la continuité de ces tentatives de discréditer les adversaires politiques de Donald Trump, souvent à travers des théories complotistes relayées massivement sur les réseaux sociaux. L’inverse est tout autant vrai. C’est de bonne guerre pensent certaines personnes.
Des symboles forts et une histoire bien ancrée
Au-delà des accusations, les boucles d’oreilles en perles de Kamala Harris revêtent une signification particulière. Elles symbolisent son appartenance à la sororité Alpha Kappa Alpha, une organisation historique fondée en 1908, qui représente la première sororité noire d’Amérique.
Les perles, en particulier, sont un symbole de résilience et de force pour les membres de cette sororité. En les portant lors d’événements publics, Kamala Harris affirme non seulement son héritage, mais aussi son engagement envers la communauté.
Ces boucles d’oreilles, loin d’être des gadgets technologiques cachant des écouteurs, sont donc un choix conscient et symbolique qui témoignent de l’importance que Kamala Harris accorde à son histoire personnelle et à ses valeurs.
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Une théorie rapidement réfutée
Malgré la viralité de cette théorie, les faits sont clairs : les boucles d’oreilles portées par Kamala Harris lors du débat présidentiel étaient des perles, identifiées comme des créations de Tiffany, dépourvues de tout dispositif technologique.
Les accusations de tricherie se sont donc révélées infondées, et la controverse s’est rapidement dissipée, bien que certains supporters de Trump continuent à alimenter des théories similaires.
Dans une époque où les fausses informations circulent plus rapidement que jamais, cette affaire rappelle l’importance de vérifier les sources et de ne pas se laisser emporter par des rumeurs sans fondement.
Fabien, 34 ans, né en Lorraine. Diplômé d’un Master Politiques Publiques à Sciences-Po. Traite l’actualité sociale au sens large. Je ne rate aucun débat politique depuis 2002.