Le vendredi matin, vers 11h, le lycée Gambetta d’Arras a été le théâtre d’une attaque sanglante. Toute la communauté éducative est secouée. Depuis hier, des détails émergent petit à petit et permettent d’avoir un portrait de l’agresseur.
Un enseignant tué au couteau à Arras : le déroulé
Un enseignant tué au couteau à Arras… Le vendredi 13 octobre aux environs de 11h, Mohammed Mogouchkov, jeune homme d’origine tchétchène né en Russie en 2003, a pénétré dans l’enceinte du lycée Gambetta d’Arras.
"Arrivé en France, avec sa famille, alors qu'il avait moins de treize ans, [Mohammed Mogouchkov] ne pouvait être expulsé. D'autres tentatives, dans d'autres établissements, ont été déjouées. Un double constat qui fait peur…" @causeur https://t.co/gDSkp5K3Y6
— Causeur.fr (@Causeur) October 14, 2023
Son passage a été fatal pour un professeur de lettres qu’il a tué, et trois autres personnes ont été blessées dans cette attaque. Fort heureusement, l’assaillant a rapidement été appréhendé.
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Enseignant tué au couteau à Arras : Mohammed Mogouchkov, l’agresseur
Ce qui ajoute à la consternation générale est le fait que Mohammed Mogouchkov avait étudié dans ce même établissement. Il avait d’ailleurs obtenu son baccalauréat au lycée Gambetta avant de poursuivre ses études en BTS au lycée Carnot.
Fabien, professeur d’EPS, se souvient de lui : « Il était normal, discret et accessible. » Il l’avait eu comme élève et ne peut cacher sa stupéfaction face à un acte aussi inattendu. « Je n’aurais jamais imaginé une telle violence de sa part, » confie-t-il, encore sous le choc.
Des signes avant-coureurs ?
Bien que le lycée n’ait signalé aucun problème préalable ou intervention policière en relation avec Mohammed Mogouchkov, Tayeb, un autre élève, livre un témoignage différent et prémonitoire sur le jeune auteur de la mort de l’enseignant tué au couteau à Arras.
Selon lui, Mohammed Mogouchkov s’était radicalisé. Il rapporte même un incident où l’agresseur l’avait menacé pour avoir simplement écouté de la musique. « Il se comportait comme un islamiste », affirme Tayeb, tout en admettant être surpris par l’acte extrême de l’assaillant.
Mohammed Mogouchkov sous la surveillance des autorités
Un élément troublant s’ajoute à cette situation déjà compliquée. Mogouchkov était fiché S depuis le mois d’octobre et faisait l’objet d’une surveillance de la part de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI).
Les enseignants, y compris ceux qui l’avaient eu en classe, n’étaient pas informés de cette surveillance, ce qui soulève de nombreuses questions sur la communication et la protection au sein des établissements éducatifs.
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Enseignant tué au couteau à Arras : réactions et interrogations
Le choc est palpable parmi les élèves et le personnel éducatif. Au-delà de la tristesse et de l’incompréhension, de nombreuses interrogations émergent. Comment Mogouchkov a-t-il pu se radicaliser au point de commettre un tel acte? Et pourquoi les autorités, malgré leur surveillance, n’ont-elles pas été en mesure de prévenir cette attaque ?
Cette tragédie soulève des questions cruciales sur la radicalisation, la sécurité dans nos établissements scolaires et la nécessité d’une meilleure coordination entre les différents acteurs pour garantir la sécurité de tous. Une enquête approfondie s’impose pour faire toute la lumière sur cet événement tragique et pour éviter que de telles horreurs ne se reproduisent à l’avenir.

Fabien, 34 ans, né en Lorraine. Diplômé d’un Master Politiques Publiques à Sciences-Po. Traite l’actualité sociale au sens large. Je ne rate aucun débat politique depuis 2002.
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