Donia Lassoue traite les « Français de merde ». Le 25 septembre dernier, Donia Lassoued, conseillère municipale d’Argenteuil et militante d’extrême gauche, a été interpellée à Paris avec son compagnon. L’élue écologiste s’est attirée l’attention en insultant les forces de l’ordre, et les français dans leur ensemble. Bien que des accusations d’outrage aient été portées contre elle, Donia Lassoued a échappé à une condamnation judiciaire.
Donia Lassoued traite les « Français de merde »
Les faits remontent au 25 septembre lorsque Donia Lassoued et son compagnon sont interpellés par des policiers à Paris. Ce qui devrait être un simple contrôle a rapidement dégénéré.
Selon des sources policières, la conseillère municipale aurait proféré des insultes à l’encontre des agents, les qualifiant de « Français de merde ». Son compagnon, quant à lui, s’est physiquement opposé au contrôle, compliquant encore la situation.
La police décrit Donia Lassoued comme « très agressive » au moment de son interpellation. Les insultes auraient été prononcées en français et possiblement en arabe.
Pour les forces de l’ordre, cette attitude constitue un outrage à personne dépositaire de l’autorité publique, un délit pour lequel la conseillère aurait pu faire l’objet de poursuites pénales.
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Donia Lassoued condamnée à suivre un stage de citoyenneté
Malgré la gravité des accusations, Donia Lassoued a bénéficié d’une alternative aux poursuites judiciaires. Plutôt que d’être traduite en justice, elle a été condamnée à suivre un stage de citoyenneté en novembre prochain.
Le parquet de Paris a confirmé cette décision en précisant que cette mesure s’inscrit dans le cadre des dispositifs existants pour désengorger les tribunaux et favoriser la pédagogie.
Cette issue a suscité l’indignation de certains observateurs, notamment en raison de la position politique de Donia Lassoued. Militante écologiste engagée et candidate suppléante pour la France Insoumise (LFI) dans le Val-d’Oise, elle n’a jamais caché ses critiques acerbes envers les forces de l’ordre.
En 2020, elle avait déjà dénoncé les contrôles policiers qu’elle jugeait abusifs sur les ondes de France Inter. Depuis, son opposition à la police n’a fait que se renforcer, notamment à la suite de la mort de Nahel, le jeune homme tué par un policier en juin dernier.
Sur les réseaux sociaux, elle avait alors déclaré que « la police tue, mais pas n’importe qui ».
Une opposition farouche à la police
Donia Lassoued est connue pour ses prises de position tranchées, notamment en matière de lutte contre les violences policières.
Ces dernières années, elle a multiplié les déclarations critiques à l’encontre des forces de l’ordre, s’inscrivant dans une mouvance politique d’extrême gauche qui milite pour une réforme profonde des pratiques policières en France.
Pour ses soutiens, elle incarne la lutte contre des abus systémiques qu’ils dénoncent depuis des décennies. Ses détracteurs, eux, la considèrent comme une figure anti-police dont les propos exacerbent les tensions.
L’incident de septembre n’est donc pas un cas isolé dans le parcours de cette élue d’Argenteuil. Elle s’inscrit dans une continuité de critiques qu’elle adresse régulièrement aux forces de l’ordre.
En 2020, lors d’un entretien avec France Inter, elle avait évoqué le harcèlement policier dont seraient victimes, selon elle, les jeunes issus des quartiers populaires. Après la mort de Nahel, elle n’a pas hésité à réitérer ses critiques, ce qui avait renforcé son image d’opposante déclarée à la police.
Une militante aux positions polémiques sur Israël
Outre ses prises de position sur les violences policières, Donia Lassoued est également connue pour ses critiques acerbes à l’égard de la politique israélienne.
Elle n’hésite pas à qualifier l’armée israélienne de « terroriste » et s’en prend régulièrement au gouvernement de Benjamin Netanyahou, qu’elle accuse de perpétrer des violences contre les Palestiniens. Ces déclarations sur Israël ont parfois suscité des controverses, notamment lorsqu’elle ironisait sur certaines figures politiques juives.
Pour ses adversaires politiques, ses critiques envers Israël relèvent d’un discours excessif qui frôle parfois l’antisémitisme. Pour ses partisans, au contraire, elle se contente de dénoncer ce qu’ils considèrent comme une injustice majeure au Proche-Orient.
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L’indulgence de la justice à l’endroit de Donia Lassoued
Si la décision du parquet de ne pas engager de poursuites judiciaires et d’imposer un stage de citoyenneté peut sembler clémente, elle n’a pas manqué de susciter des réactions.
Certains estiment que cette alternative aux poursuites pourrait être perçue comme un manque de fermeté face aux comportements outranciers envers les forces de l’ordre, d’autant plus venant d’une élue locale.
Mais cette décision s’inscrit dans une démarche plus large visant à privilégier des mesures alternatives aux condamnations pénales, notamment pour des délits mineurs comme l’outrage.
Le stage de citoyenneté de Donia Lassoued, qui doit avoir lieu en novembre, vise à sensibiliser les participants aux valeurs républicaines et aux devoirs civiques. Il s’agit d’une forme de rééducation civique destinée à renforcer le respect des institutions publiques, dont la police.
Le compagnon de Donia Lassoued également impliqué
Dans cette affaire, le compagnon de Donia Lassoued ne s’est pas contenté d’être un simple spectateur. Lors du contrôle de police, il s’est opposé physiquement aux forces de l’ordre, compliquant la situation tout en exacerbant la tension de l’intervention.
Si son rôle exact dans l’incident n’a pas été précisé, son implication pourrait également faire l’objet d’une sanction. Néanmoins, tout comme pour Donia Lassoued, aucune condamnation n’a été prononcée pour l’instant à son encontre.
Les conséquences politiques de l’affaire
L’incident a rapidement pris une tournure politique, en raison du profil public de Donia Lassoued. Son appartenance à Europe Écologie Les Verts (EELV) et son soutien à la France Insoumise (LFI) dans le Val-d’Oise ont immédiatement suscité des réactions.
Les critiques se sont multipliées sur les réseaux sociaux, certains dénonçant l’attitude d’une élue locale censée incarner les valeurs républicaines. Pour l’heure, Donia Lassoued ne s’est pas exprimée publiquement sur cet incident.
Mais, son engagement militant et ses prises de position passées laissent peu de doute sur sa perception des événements. Connue pour son opposition farouche aux violences policières, elle risque de voir cette affaire renforcer l’attention des médias autour de son parcours politique.
L’affaire Donia Lassoued met en évidence des questions délicates sur la liberté d’expression, les limites de l’outrage et la gestion des tensions entre la population et les forces de l’ordre. Si elle a échappé à une condamnation judiciaire, cette affaire risque de laisser des traces dans son parcours politique et personnel.
Fabien, 34 ans, né en Lorraine. Diplômé d’un Master Politiques Publiques à Sciences-Po. Traite l’actualité sociale au sens large. Je ne rate aucun débat politique depuis 2002.