Mandat d’arrêt de la CPI contre Benyamin Netanyahou, quelle est la position de la France ? La Cour pénale internationale (CPI) a récemment émis un mandat d’arrêt contre le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, et son ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, accusés de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité. La France, en tant que membre de la CPI, est légalement tenue de coopérer avec cette institution et pourrait donc devoir arrêter le dirigeant israélien s’il venait à fouler le sol français. Mais la position de la France reste, pour l’instant, prudente, et l’Élysée n’a pas précisé si elle appliquera ce mandat si Benyamin Netanyahou venait à se rendre dans le pays.
La France arrêtera-t-elle Benyamin Netanyahou après le mandat de la CPI ?
La France arrêtera-t-elle ou pas Benyamin Netanyahou après le mandat de la CPI ? La France fait partie des 123 États membres de la CPI, ce qui l’engage à coopérer pleinement avec la Cour dans le cadre de ses procédures judiciaires.
Cette obligation inclut l’arrestation de toute personne pour laquelle un mandat a été émis par la CPI, notamment si cette personne est accusée de graves violations du droit international humanitaire, comme c’est le cas de Benyamin Netanyahou et de Yoav Gallant.
Un communiqué antérieur du Quai d’Orsay avait déjà réaffirmé le soutien de la France à la CPI et rappelé l’importance de la lutte contre l’impunité. Le gouvernement français, ainsi que la présidence de la République, se sont montrés favorables au travail indépendant de la Cour.
Ce soutien aux actions de la CPI inclut une volonté de garantir que justice soit rendue pour des crimes graves, même si cela concerne des personnalités politiques de haut rang. Ce qui pourrait donc sous entendre que la France arrêtera bel et bien Benyamin Netanyahou dans le cadre du mandat d’arrêt de la CPI.
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Les accusations de la CPI contre Netanyahou et Gallant
Selon le communiqué publié par la CPI, les charges retenues contre Benyamin Netanyahou et Yoav Gallant et qui justifierait des mandats d’arrêt reposent sur des « motifs raisonnables de croire » que les deux hommes sont responsables de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité.
Parmi les accusations les plus graves figure l’utilisation de la famine comme méthode de guerre, une pratique qui constitue une violation du droit international humanitaire. Des accusations de meurtre, de persécution, d’actes inhumains, et d’attaques intentionnelles contre des populations civiles pèsent sur eux.
Ces accusations résultent d’enquêtes conduites par le procureur de la CPI, Karim Khan, qui a expressément demandé l’émission de mandats d’arrêt à l’encontre des deux dirigeants israéliens et d’un leader du Hamas, Mohammed Deïf. Ce dernier a été déclaré mort par Israël.
Que fera la France si Benyamin Netanyahou arrive sur son territoire ?
En dépit de son soutien affiché à la CPI, la France reste, pour le moment, discrète sur la marche à suivre si Benyamin Netanyahou venait à se rendre sur son territoire.
En l’absence d’un engagement clair de l’Élysée ou du ministère des Affaires étrangères, la question reste ouverte et suscite des débats en France, où certains redoutent les possibles répercussions diplomatiques d’une telle arrestation.
Le silence de la France pourrait être interprété comme une hésitation à prendre une position qui risque de compromettre ses relations diplomatiques avec Israël et les États-Unis, deux alliés stratégiques. Plusieurs internautes n’ont pas manqué de réagir sur les réseaux sociaux.
Ils ont exprimé des opinions divergentes quant aux intentions réelles de la France. Certains commentent avec sarcasme que la France attend l’approbation de ses alliés américains avant de prendre toute décision, tandis que d’autres dénoncent ce qu’ils perçoivent comme une « complicité » de la France avec Israël.
La pression de l’opinion publique sur la France
La position de la France sur cette question est scrutée de près par la communauté internationale et les citoyens français.
Si certains internautes critiquent ouvertement ce qu’ils perçoivent comme une allégeance aux alliés occidentaux de la France, d’autres soutiennent le Premier ministre israélien, qu’ils considèrent comme un héros pour sa politique de sécurité nationale.
Le cas de Benyamin Netanyahou place la France dans une situation complexe où elle doit manœuvrer entre ses engagements internationaux et ses alliances diplomatiques.
Dans le passé, les mandats d’arrêt internationaux contre des chefs d’État ou des hauts dirigeants ont souvent entraîné des tensions diplomatiques. La France pourrait, en théorie, demander à Benyamin Netanyahou de ne pas se rendre sur son territoire ou chercher une solution diplomatique afin d’éviter une arrestation.
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Une obligation de principe ou une application en demi-teinte ?
Si la France a souligné son soutien à la CPI, le cas de Benyamin Netanyahou pourrait mettre à l’épreuve cet engagement en termes pratiques.
Dans des situations similaires, certains États ont choisi d’ignorer les mandats de la CPI en invoquant des intérêts nationaux. Par exemple, plusieurs pays africains membres de la CPI ont refusé de coopérer avec les mandats d’arrêt visant Omar el-Béchir, l’ancien président du Soudan, en raison des conséquences diplomatiques.
La position que la France adoptera face à Benyamin Netanyahou pourrait avoir des implications à long terme sur la crédibilité de son soutien à la justice internationale et à l’indépendance de la CPI.
Cela enverrait un message fort sur sa politique étrangère et sa capacité à maintenir un équilibre entre le respect du droit international et ses intérêts géopolitiques.
Fabien, 34 ans, né en Lorraine. Diplômé d’un Master Politiques Publiques à Sciences-Po. Traite l’actualité sociale au sens large. Je ne rate aucun débat politique depuis 2002.