SZA, la star du R&B, convaint un jeune fan d’abandonner du protoxyde d’azote en échange d’une photo. Une initiative qui met en lumière un problème de santé publique grandissant chez les adolescents.
En bref
Usage détourné : Le protoxyde d’azote, ou « gaz hilarant », est de plus en plus consommé par les jeunes pour ses effets euphorisants.
Dangers avérés : Inhalation répétée peut causer des troubles neurologiques, cardiaques et même des décès.
Geste de SZA : La chanteuse a échangé une photo contre l’abandon de cartouches de protoxyde par un enfant.
Législation renforcée : Depuis 2021, la vente aux mineurs est interdite en France, et une interdiction totale aux particuliers a été votée en 2025.
Problème de santé publique : Les cas d’intoxication augmentent, avec 472 signalements en France en 2023.
SZA, icône mondiale du R&B, a partagé sur sa story Instagram que lors d’une rencontre avec un jeune fan, elle l’a persuadé de se débarrasser de cartouches de protoxyde d’azote, surnommé « gaz hilarant », en échange d’un selfie. L’usage détourné de ce gaz, vendu légalement pour les siphons à chantilly, séduit de plus en plus d’adolescents en quête d’euphorie éphémère. Facile d’accès, bon marché et perçu comme inoffensif, le protoxyde d’azote est pourtant loin d’être un jeu.
Le protoxyde d’azote : Une drogue accessible et séduisante
Le protoxyde d’azote, ou N2O, est un gaz utilisé en cuisine et en médecine pour ses propriétés anesthésiantes. Mais son usage détourné explose, surtout chez les 13-24 ans.
Vendu en cartouches ou bonbonnes, il est inhalé via des ballons pour un effet euphorisant immédiat : rires incontrôlés, distorsions sensorielles, sensation de planer. Selon Santé publique France, 14 % des 18-24 ans en ont déjà consommé en 2022.
Le prix dérisoire (moins d’un euro la cartouche) et sa disponibilité sur internet ou en supermarché en font une « drogue du pauvre » particulièrement attractive. Pourtant, cette accessibilité cache des risques majeurs.
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Une drogue « ciblée vers les enfants » dénonce SZA
L’inhalation de protoxyde d’azote n’est pas anodine. À court terme, elle peut provoquer asphyxie, pertes de conscience ou brûlures dues au gaz glacé. À long terme, les conséquences sont encore plus graves : troubles neurologiques (paralysie, sclérose), carences en vitamine B12, problèmes cardiaques, voire décès.
En 2023, les centres antipoison français ont recensé 305 cas d’intoxication, soit 20 % de plus qu’en 2022. Des cas extrêmes rapportent des jeunes consommaient jusqu’à 2 000 cartouches par semaine, avec des séquelles parfois irréversibles. SZA elle-même dénonce une drogue « ciblée vers les enfants » et rappelle l’urgence d’agir.
En France, lutter contre le protoxyde d’azote
Face à cette montée en flèche, la France a réagi. Une loi de 2021 interdit la vente de protoxyde d’azote aux mineurs et dans certains lieux publics. En janvier 2025, l’Assemblée nationale a franchi une étape supplémentaire en votant l’interdiction totale de la vente aux particuliers, effective dès 2026.
Seuls certains professionnels y auront accès, sous conditions strictes. Cette mesure, déjà adoptée au Royaume-Uni et aux Pays-Bas, vise à limiter l’accès à ce gaz. Mais est-ce suffisant pour contrer les réseaux de vente illicite sur les réseaux sociaux comme Snapchat ?
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SZA, un geste salutaire pour l’abandon du protoxyde d’azote
Le geste de SZA n’est pas anecdotique. En échangeant une photo contre l’abandon de cartouches de protoxyde d’azote, elle a utilisé son influence pour sensibiliser à un problème souvent banalisé. D’autres personnalités pourraient suivre son exemple, car la prévention reste importante.
Les écoles intègrent désormais le protoxyde d’azote dans leurs programmes de sensibilisation aux drogues, mais les jeunes, attirés par l’image « cool » et légale du gaz, sous-estiment encore ses dangers. Les professionnels de santé appellent à un dialogue ouvert avec les adolescents pour briser cette illusion d’innocuité.
FAQ : Tout savoir sur le protoxyde d’azote
1. Qu’est-ce que le protoxyde d’azote ?
C’est un gaz utilisé en cuisine (siphons à chantilly) et en médecine (anesthésiant). Détourné, il est inhalé pour ses effets euphorisants.
2. Pourquoi est-il si populaire chez les jeunes ?
Il est bon marché (moins d’un euro la cartouche), facile à trouver et perçu comme inoffensif, ce qui est faux.
3. Quels sont les risques ?
À court terme : asphyxie, brûlures, pertes de conscience. À long terme : troubles neurologiques graves, carences en vitamine B12, problèmes cardiaques.
4. Est-il légal ?
Sa vente est interdite aux mineurs depuis 2021 en France. Une interdiction totale aux particuliers entrera en vigueur en 2026.
5. Que faire si un proche en consomme ?
Ouvrir le dialogue sans jugement, consulter un médecin ou contacter Drogues Info Service (0 800 23 13 13) pour un accompagnement.
6. Comment prévenir la consommation ?
Sensibiliser via l’école, les parents et les figures publiques. Éviter les réseaux sociaux qui en font la promotion.

Fabien, 34 ans, né en Lorraine. Diplômé d’un Master Politiques Publiques à Sciences-Po. Traite l’actualité sociale au sens large. Je ne rate aucun débat politique depuis 2002.