Le Premier ministre Sébastien Lecornu a remis sa démission à Emmanuel Macron ce lundi 6 octobre 2025, à peine 24 heures après l’annonce d’un gouvernement critiqué de toutes parts, et le président l’a acceptée. Nommé il y a un mois seulement, ce fidèle macroniste devient le chef du gouvernement le plus éphémère de la Ve République, c’est bien là le signe d’une instabilité inédite qui menace de paralyser le pays.
En bref
- Démission de Sébastien Lecornu, le Premier ministre jette l’éponge après une levée de boucliers contre son équipe ministérielle.
- Premier ministre depuis le 9 septembre, il bat tous les records de brièveté sous la Ve République.
- Oppositions et alliés de droite fustigent un casting sans « rupture » promise après la formation de son gouvernement.
- RN et gauche prêts à faire tomber le prochain gouvernement, ce qui a précipité la démission de Sébastien Lecornu.
- Le président doit nommer un successeur dans un Parlement divisé.
Cette démission de Sébastien Lecornu survient dans un contexte de crise profonde. Nommé le 9 septembre après la chute de François Bayrou par un vote de défiance, Sébastien Lecornu, ex-ministre des Armées, devait incarner une certaine « rupture ». L’annonce dimanche soir d’un gouvernement marqué par des reconductions et le retour controversé de Bruno Le Maire aux Armées a provoqué une fronde immédiate.
Sébastien Lecornu, ce fidèle macroniste
Sébastien Lecornu, 39 ans, gaulliste et proche d’Emmanuel Macron, a gravi les échelons rapidement. Ancien président du conseil départemental de l’Eure, il intègre le gouvernement en 2017 comme secrétaire d’État à la Transition écologique, puis passe par les Collectivités territoriales, les Outre-mer, avant les Armées en 2022.
Positionné à droite, il défend des idées libérales et européennes, tout en flirtant avec des thèmes identitaires. Sa nomination comme Premier ministre visait à stabiliser un exécutif fragilisé par les législatives de 2024 et la dissolution ratée qui avait suivi.
Il promettait humilité et rupture : abandon des jours fériés supprimés par Bayrou, fin des avantages viagers pour ex-ministres. Mais son mandat, écourté à un mois, révèle les limites d’un profil technocrate dans un climat explosif.
Le gouvernement maudit : critiques et fronde
L’élément déclencheur de la démission de Sébastien Lecornu ? La composition de la nouvelle équipe gouvernementale.
Dimanche, le Premier ministre démissionnaire dévoile 18 ministres : 10 issus de Renaissance, 4 de LR, avec des figures comme Retailleau à l’Intérieur et Le Maire aux Armées, ce dernier est le symbole des déficits budgétaires pour la droite.
LR crie à la trahison, sans « rupture » promise. Bruno Retailleau réunit son parti en urgence, tandis que le RN, via Sébastien Chenu, voit là une « évidence » pour censurer. La gauche, emmenée par le PS, menace aussi… Même au sein du camp macroniste, des voix s’élèvent contre ce « macronisme agonisant ».
Résultat : un Conseil des ministres avorté et une démission ce matin à l’Élysée.
Voir également :
Sébastien Lecornu annonce son gouvernement : Les nouveaux ministres de la nouvelle équipe !
La démission de Sébastien Lecornu, quelle conséquence ?
Cette chute rapide du gouvernement Lecornu amplifie l’instabilité. Sans majorité absolue depuis 2022, Emmanuel Macron peine à faire adopter le budget. Le Premier ministre démissionnaire avait renoncé au 49.3 pour apaiser, mais sans consensus, le risque de blocage persiste.
Le RN appelle à la dissolution, les protestations s’intensifient contre les coupes budgétaires.
Économiquement, c’est l’incertitude : marchés nerveux, grèves annoncées. Politiquement, LR pourrait claquer la porte, ce qui forcerait Macron à un exécutif minoritaire pur. Un cercle vicieux qui érode la crédibilité de la Ve République.
Un nouveau Premier ministre en vue ?
Macron doit nommer un successeur rapidement. Allié centriste ou figure LR pour élargir ? Les options sont limitées dans ce Parlement fragmenté.
Sébastien Lecornu, lui, retourne probablement aux Armées ou en retrait. Cette séquence illustre bien les tensions post-législatives avec un président affaibli, des oppositions exigeantes. Cette démission marque un tournant dans la crise française. Lecornu, symbole d’un macronisme usé, n’a pas su fédérer.
L’avenir ? Un budget en péril, des motions de censure en vue. Et la France, combien de Premiers ministres encore avant une vraie stabilisation ?

Fabien, 34 ans, né en Lorraine. Diplômé d’un Master Politiques Publiques à Sciences-Po. Traite l’actualité sociale au sens large. Je ne rate aucun débat politique depuis 2002.
















