Brigitte Liso traitée de « bourgeoise »… La réforme des retraites continue de diviser profondément l’Assemblée nationale. Lors de l’examen d’une proposition d’abrogation de cette réforme controversée, le ton est monté entre la députée Brigitte Liso (Ensemble) et Louis Boyard (La France Insoumise). Qualifiée de « bourgeoise » par ce dernier, Brigitte Liso a vivement réagi…
Brigitte Liso traitée « bourgeoise » réagit
Brigitte Liso n’a pas apprécié être traitée de « bourgeoise » par Louis Boyard. Ce dernier a partagé une séquence où Brigitte Liso déclarait avec ironie qu’il faudrait sans doute des « cigarettes à 100 euros » pour financer l’abrogation de la réforme.
Cette pique visait directement une proposition de La France Insoumise qui prévoyait une augmentation du prix du tabac pour compenser le coût financier de l’abrogation. Louis Boyard a saisi cette opportunité pour la qualifier de « bourgeoise ».
Brigitte Liso a rejeté cette appellation de « bourgeoise ». « J’ai commencé à travailler à 14 ans », a-t-elle rappelé, insistant sur le fait qu’elle n’a jamais bénéficié de privilèges et qu’elle a bâti son indépendance grâce au soutien de sa mère et à ses propres efforts.
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Danièle Obono s’en prend Brigitte Liso
La députée Danièle Obono (LFI) est allée contre le point de vue de Brigitte Liso. Donnant des exemples de travailleurs victimes de cette réforme des retraites, Danièle Obono a invité une auxiliaire de vie de 60 ans a témoigné de ses difficultés physiques liées à la pénibilité de son métier.
Une retoucheuse de vêtements de 61 ans a décrit ses douleurs chroniques en lien bien sûr avec son travail.
Ces témoignages ont permis de comprendre les disparités criantes des travailleurs face à la retraite : si certains peuvent envisager de travailler jusqu’à 64 ans sans difficulté, d’autres en subissent des conséquences physiques et psychologiques bien avant cet âge.
Danièle Obono a rappelé que l’objectif initial des retraites était de permettre aux travailleurs de partir en bonne santé, un principe qu’elle estime bafoué par la réforme. « Les députés favorables à cette mesure méprisent les travailleurs en souffrance », a-t-elle lancé, ce qui a suscité des applaudissements dans les rangs de l’opposition.
Les propos de Brigitte Liso ont du mal à passer
Les propos de Brigitte Liso ont également été critiqués pour leur déconnexion perçue avec la réalité. Lorsqu’elle a affirmé que l’on restait « en forme à 60, 62 et même 64 ans », des huées ont éclaté dans l’hémicycle.
Pour de nombreux députés, cette remarque minimise la diversité des parcours professionnels et les inégalités face au vieillissement. La polémique a également mobilisé Caroline Yadan, députée de la majorité, qui a pris la défense de Brigitte Liso.
Dans un tweet, Caroline Yadan a dénoncé l’attaque de Louis Boyard comme une tentative d’humiliation publique. Elle a critiqué le jeune député pour son « manque d’éducation et de respect ». Elle estime que le débat politique ne devrait pas sombrer dans des invectives personnelles au point de qualifier Brigitte Liso de « bourgeoise ».
Louis Boyard, de son côté, n’a pas répondu directement aux critiques de Caroline Yadan. Ce silence a laissé le champ libre à ses opposants pour le dépeindre comme un député provocateur, mais peu enclin à engager un dialogue constructif.
Des tensions, expression d’un climat explosif
Au delà du fait que Brigitte Liso ait été traitée de « bourgeoise », ce débat sur la réforme des retraites illustre les tensions toujours vives entre La France Insoumise et la majorité présidentielle.
Si les témoignages des travailleurs ont renforcé l’opposition à la réforme dans l’hémicycle, les partisans du gouvernement continuent de défendre l’idée d’une adaptation nécessaire au vieillissement de la population et aux enjeux financiers du système de retraite.
Les mots de Brigitte Liso ont sans doute touché une corde sensible, mais ils ont aussi révélé une certaine fracture idéologique entre ceux qui se disent prêts à prolonger leur vie professionnelle et ceux qui dénoncent une réforme injuste et qui pénalise les plus fragiles.
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Un débat qui dépasse l’Assemblée
En fin de compte, l’affrontement entre Brigitte Liso et Louis Boyard reflète une polarisation croissante dans la société française. Si certains estiment que le report de l’âge de la retraite est une nécessité économique, d’autres y voient une attaque directe contre les acquis sociaux et les droits des travailleurs.
Le débat sur les retraites ne se limite pas à l’Assemblée nationale : il touche à des questions fondamentales sur l’égalité, la justice sociale et la place du travail dans nos vies. Les échanges parfois vifs entre députés ne sont qu’un miroir des tensions qui traversent le pays.
Alors, et vous, pensez-vous que Brigitte Liso soit une « bourgeoise » qui ne se connait pas eu égard de ses idées ? Mettez vos avis en commentaires !
Fabien, 34 ans, né en Lorraine. Diplômé d’un Master Politiques Publiques à Sciences-Po. Traite l’actualité sociale au sens large. Je ne rate aucun débat politique depuis 2002.